Frappé d’une balle dans le dos, un individu a été tué sur le coup. Un gendarme à ouvert le feu suite à des incidents survenus dans un bistrot.
La mort brutale d’un jeune homme a provoqué un tollé à Mangarivotra Mampikony avant-hier en début de soirée. Celui-ci a été abattu par des gendarmes du poste fixe de Mangarivotra.
«Le drame est survenu le jour du marché où les bistrots sont bondés. Une dispute a mis le feu aux poudres. Mon frère se trouvait dans un bar avec les deux gendarmes incriminés dans cet homicide lorsqu’un incident est survenu. L’incartade a continué à l’extérieur et mon frère a été abattu à l’endroit où les gendarmes en question effectuent des contrôles routiers », précise Florentin Raharimalala, proche du défunt.
«Je concède que mon frère souffre de trouble mental mais ce n’est pas quelqu’un de bien dangereux. Ce qui s’est passé me dépasse », confie-t-il.
À côté, la gendarmerie a une toute autre version des faits. Les informations communiquées révèlent que le défunt aurait semé le trouble dans un bistrot, dès la matinée et que les personnes sur place ont dû saisir les gendarmes sur place pour l’y faire sortir. Après ce premier incident, les deux gendarmes de service auraient reçu une autre plainte sur le même individu et ont dû intervenir une seconde fois. Malgré cela, le quidam aurait continué à semer la pagaille.
Apaiser la tension
De source auprès de la gendarmerie, le défunt se serait rendu au poste de gendarmerie à la tombée de la nuit, armé d’un coutelas. Des témoins oculaires auraient alerté les proches du prétendu forcené pour qu’ils interviennent sans pour autant parvenir à maîtriser celui-ci. Le défunt se serait ensuite jeté sur l’un des gendarmes avec son coupe-coupe. Désemparé, ce dernier aurait pris les jambes à son coup. La première version de la gendarmerie révèle que le collègue du gendarme pourchassé aurait fait un tir en l’air puis a ouvert le feu sur le jeune homme, le tuant sur le coup.
La famille de l’individu abattu souligne, néanmoins, que ce dernier n’aurait pas été armé et que la balle qui l’a tué a frappé son dos pour ressortir. La dépouille a été laissée à l’endroit où la fusillade a eu lieu jusqu’à ce que les autorités locales, dont le procureur ainsi que l’adjoint du chef district ne viennent calmer la foule. Le commandant du groupement de la gendarmerie de la région Sofia s’est également précipité sur place.
« Le plus important est d’abord d’apaiser la tension pour prévenir tout acte de vindicte populaire. Les deux gendarmes incriminés dans cette histoire ont été transférés et auditionnés. Les enquêtes seront centralisées à Antsohihy et non à Mampikony pour briser les relations gênantes. En tout cas, la gendarmerie ne peut que présenter ses condoléances à la famille endeuillée », indique le commandant de groupement.
Les funérailles se dérouleront par ailleurs à Vangaindrano.
Andry Manase