Quatre businesswomen épinglées dans un réseau de traite humaine et de migration clandestine vers les pays du Golfe ont été renvoyées derrière les barreaux à Antanimora, hier.
Traduites devant le Parquet hier, quatre jeunes femmes ont été placées sous mandat de dépôt à Antanimora, suite à une tentative d’envoi des cinq migrantes malgaches au Koweït. L’une d’entre elles serait la tête pensante de cette traite humaine. Elle avec trois autres femmes ont été interpellées devant le bureau de la police du service passeport, lundi dernier, lorsqu’elles auraient été sur le point de préparer leur laissez-passer. « Elle s’est rendue à l’évidence quand nous l’avons interrogée sur le fait que trois personnes seront envoyées au Koweït», a expliqué une source policière au sein du service passeport. Suite à une série d’enquêtes, trois femmes complices d’Elia se font également arrêter dans le quartier des 67ha Sud. Trois autres s’apprêtant à rejoindre le Koweït ont été retrouvées dans un appart sis à Alakamisy Fenoarivo, lors d’une fouille et elles ont toutes été embarquées par la police.
« Les quatre femmes d’affaires n’ont qu’à attendre les visas et les billets de ces cinq jeunes femmes pour les envoyer », a souligné le chef de service central des enquêtes spécialisées et de la lutte contre les fraudes documentaires.
Des réseaux de traite humaine avaient fait grand bruit, mais finalement déjoués. « Les recruteuses et les intéressées conviennent sur cette migration clandestine. Le pot-aux-roses a été démasqué pendant l’enquête », a expliqué une source judiciaire. Cent vingt visas désuets utilisés par des jeunes femmes déjà rentrées au pays, des formulaires de contrat de travail, des manuels d’anglais, trois quittances Western Union ainsi qu’une clé USB contenant six visas et billets en version électronique, datés du 27 avril ont été de suite confisqués. Le tout a été découvert chez l’une de trois complices d’Elia.
« Ce réseau de businesswomen a déjà envoyé plusieurs jeunes femmes aux différents pays du Golf. Dans la plupart des cas, les travailleurs malgaches connaissent des maltraitances, de séquestrations et des violences sexuelles, une fois arrivés là-bas », a témoigné une victime qui a pu revenir saine et sauve à Antananarivo.
Hajatiana Léonard