« Je ne voudrais plus faire vacciner mon enfant au sein d’un centre de santé de base », affirme Tahinakanto Raharinirina, une mère de famille. Cette femme est bouleversée par le fait que c’est un stagiaire qui a vacciné son enfant. Les gens se plaignent de la qualité de service, de l’incapacité du personnel mais surtout des médicaments. « En tant que centre de base, les médicaments qui y sont utilisés, sont listés », affirme Solonirina Ramaholiarisoa, médecin chef du CSB II de Manandona, district d’Antsirabe. Selon un patient, la plupart des médicaments qu’on ne trouve pas au centre, sont coûteux.
Les centres de santé se présentent comme des centres de proximité pour chaque fokontany ou commune et n’offrent que les premiers soins à la population locale. « Les centres de santé de base ne font que soulager les maladies mais n’encherchent pas les causes. Si après les premiers soins, un malade ne peut être guéri, on le transfére à l’hôpital le plus proche. Nous n’acceptons en hospitalisation queles mères qui accouchent », ajoute- t-elle.
Les Malgaches, à faibrevenu, ne pouvant pas recourir à des médecins privés ou s’affilier à des organismes de santé inter-entreprise, se ruent vers les centres de santé de base. D’après les statistiques de l’Organisation International de Travail (OIT) en 2015, 90 % de la population malgache ont recours aux centres de santé de base. Le taux de fréquentation dans les communes rurales, de 78 %, est remarquable selon Solonirina Ramaholiarisoa. « Malgré ce taux de fréquentation, les gens ont tendance à ne consulter les médecins que dans les cas extrêmes, aussi une évacuation peut causer la mort de la personne», ajoute t-elle.
Notons que Manandona est seulement à 20 km d’Antsirabe, mais n’est pas pourvu d’électricité. « Nous nous servons de l’électricité de la Commune, pourtant celle-ci n’arrive pas toujours à alimenter le CSB II. Nous utilisons du pétrole pour alimenter le réfrigérateur qui sert à conserver les vaccins », continue-elle. Même plusieurs CSB II de la capitale manquent de matériel de base pour les traitements, aussi les usagers lancent-ils un appel pour que le ministère de tutelle intervienne.
Mamisoa Antonia