Débat houleux, hier, à l’Assemblée nationale. L’attribution des rôles dans la gestion du fonds local de développement soulève des désaccords.
Malversation. Le terme est revenu à plusieurs reprises dans les interventions des députés, hier à Tsimbazaza, lors de la séance d’information sur le comité local de développement (CLD). Organisée en collaboration avec l’Institut électoral pour la démocratie en Afrique (EISA), cette séance plénière a été présidée par Hanitra Razafimanantsoa, vice-présidente de l’Assemblée nationale. En effet, la gestion des fonds issus du Comité local de développement constitue une frustration pour les locataires de la Chambre basse depuis l’année dernière.
La réunion d’hier a consisté à la clarification des rôles et responsabilités de toutes les entités constituant le Comité local de développement. Après l’exposé du représentant de l’EISA, les députés présents ont soulevé les difficultés rencontrées dans leurs circonscriptions respectives. D’une manière générale, les interventions des députés concernent la procédure de décaissement, l’octroi des marchés publics et le processus de décision.
Si d’après les textes, « le fonds d’appui au développement est géré au niveau de la circonscription administrative de niveau district par le représentant de l’État qui en est l’ordonnateur secondaire », les députés revendiquent la gestion totale du montant versé au CLD.
Anomalies
Ces derniers dénoncent la complexité des procédures, la multiplicité et la complication des démarches et sont confus quant à la responsabilité qu’endossent les maires et les sénateurs de chaque comité. Dans leur tour de parole, ils sont même allés jusqu’à demander à l’EISA de former les maires et les sénateurs sur les responsabilités qu’ils doivent prendre dans la gestion des travaux et des fonds.
« On ne connaît pas à l’avance les différentes étapes à franchir dans le décaissement. Ainsi, les anomalies ne sont relevées qu’au niveau du contrôle financier. Cela impacte l’exécution des projets car il faut au moins 15 jours pour fournir les pièces exigées », dénonce Lydia Aimée Vololona Rahantasoa, députée de Manjakandriana. Une situation qui, selon des députés, favorise les abus de la part des autorités qui tendent à demander aux entreprises une commission en échange du déblocage des fonds. Les députés se sont même plaints des abus perpétrés par certains officiers de l’État civil et parlementaires.
Dans une réponse qui leur a été adressée, la vice-présidente du bureau permanant de l’Assemblée nationale a fait remarquer que « les députés supervisent les travaux et n’ont pas le dernier mot sur la réalisation et la gestion des fonds ».
Loïc Raveloson