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SMM – Gouvernement – Le Premier ministre se dédouane

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Le locataire de Mahazoarivo affirme qu’il n’a pas ciblé les magistrats en particulier durant le conseil du gouvernement. Une précision du ministère de la Communication défend une autre version.

Anachro­nisme. C’est ainsi que Solo­nandrasana Olivier Mahafaly, Premier ministre, explique la partie  qui fâche du communiqué de presse du conseil du gouvernement de mardi. À l’entendre, ces mots ont été rappor­tés hors contexte dans la missive officielle. Questionné sur le sujet, hier en marge de la célébration de la journée de l’Union africaine à l’hôtel Ibis Ankoron­drano, le locataire de Maha­zoarivo a voulu corriger le tir.
« J’ai réitéré, en conseil du gouvernement, que le gouvernement n’aura aucun état d’âme contre les responsables étatiques impliqués dans les délits qui mettent en péril la filière vanille. Que la personne fasse partie des autorités administratives, des forces de l’ordre, ou de la Justice. Ce que j’ai dit n’a rien à voir avec l’affaire Claudine Razaimamonjy », a soutenu le Premier ministre.
Le communiqué de pres­se du conseil des ministres cite un paragraphe titré : « Face aux opérations de déstabilisation ». Il y est rapporté que le chef du gouvernement, « a donné un ordre, formel et catégorique, aux membres du gouvernement concernés de prendre des mesures fermes contre tout acteur de déstabilisation, quel qu’en soit son statut. Et ce, jusqu’à ouvrir des poursuites judiciaires, même contre certains magistrats ayant abusé de leurs prérogatives ».
Une mention considérée par le Syndicat des magistrats de Madagascar (SMM) comme une menace contre ses membres, et particulièrement son président. « Menacer les magistrats qui usent de leurs prérogatives légales, dans un communiqué officiel du gouvernement, est considéré par le Syndicat comme  un acte de déstabilisation de l’institution judiciaire (…) relève de la pure volonté de faire obstruction à la bonne marche de la Justice », a-t-il répliqué jeudi.
« Je réitère ce que j’ai toujours dit, concernant celle-ci [le dossier Razaimamonjy], ou une toute autre affaire, laissons la Justice faire son travail », a pourtant martelé le Premier ministre. Il a toutefois affirmé ne pas « démentir » le communiqué du conseil, et soutenir le porte-parole du gouvernement, en l’occurrence Harry Laurent Raha­jason, ministre de la Communication.

Cas particulier
Une précision du cours du conseil du gouvernement, signé par le ministre Rahajason, tranche avec le discours du Premier ministre. « (…) l’éventualité et/ou la possibilité de prendre des mesures disciplinaires et/ou judiciaires » contre la présidente du SMM a bien été discutée à Mahazoarivo mardi, affirme le communiqué d’hier. Ceci, « face aux menées qu’elle a dernièrement entreprises à l’Hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona, sur l’affaire Razaimamonjy ».
La missive ministérielle ajoute que durant les débats, « le Premier ministre, (…) n’a fait qu’entériner, d’une manière claire et catégorique, cette éventualité », s’il est établi que la présidente du SMM a fait une entorse à la loi dans ses démarches. Contacté, le ministre de la Communication a bétonné le contenu de son communiqué de presse, en ajoutant « que personne n’a parlé de déclaration de guerre contre le corps des magistrats ». Il ne s’agirait alors que du « cas particulier » de la leader syndicale.
Pour soutenir la thèse d’une probable « menée » illégale, la précision ministérielle soutient que les textes en vigueur disposeraient que toute visite à une personne en détention provisoire, « de surcroît mise sous soins médicaux dans un établissement hospitalier, doit être autorisée et par le ministre de la Justice, et par le ministre de la Santé publique ». Un argument rejeté par plusieurs magistrats qui avancent l’article 552 du code de procédure pénale.
« Les juges d’instruction et les magistrats du ministère public sont tenus de visiter au moins une fois par mois les personnes retenues dans la prison ou le quartier affecté à la détention préventive. Il en est de même des présidents des cours criminelles, au cours de chaque session », dispose le code. Les magistrats qui ont réagi soutiennent ainsi qu’« aucun ordre de mission, ni autorisation n’est requis, car la loi fait déjà office d’ordre de mission ».

Garry Fabrice Ranaivoson


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