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Gabegie à la Jirama – L’étau se resserre autour des auteurs de vols

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Pour bientôt. Le dossier épineux de la société d’eau et électricité Jirama, a été le thème du 4e épisode du « Rendez-vous », du Président, hier. Dans les derniers instants de la vidéo diffusée sur sa page Youtube, le locataire d’Iavo­loha a annoncé que des révélations seront faites sur les forfaitures faites par d’anciens responsables au sein de cette entreprise d’État. D’anciens membres du conseil d’administration sont dans le viseur présidentiel.
« Les affaires de malversations financières perpétrées par des anciens responsables ayant profité de leur statut de mem­bres du conseil d’administration de la Jirama, seront bientôt rendues publiques. Nous n’allons pas laisser passer de tels cas car, la Jirama appartient à la population », a déclaré le chef de l’État. Durant 8 minutes le président Rajaonari­mam­pianina a exposé un florilège des problèmes, défis et objectifs de la société énergétique.
Le locataire d’Iavoloha a, notamment, reconnu que les citoyens l’ont « pris au mot », quant à sa promesse électorale d’endiguer le délestage, en trois mois. Selon ses dires, il a, toutefois, fait le choix d’avancer lentement pour des résultats durables, plutôt que la précipitation. Dans sa tirade hebdomadaire, le locataire d’Iavoloha n’a pas manqué de soulever que la réforme de la gestion de la Jirama est nécessaire.
Un impératif causé par plusieurs années de gabegie. La Jirama est réputée être la vache à lait des responsables étatiques et des hauts dirigeants, pour couvrir des dépenses mirobolantes, autant officielles que privées. À cela s’ajoutent corruption, abus de pouvoir, favoritisme dans l’attribution de marchés et autres délits financiers qui ont presque fini de couler la société énergétique, dont les caisses étaient déjà en souffrance à cause de la vente à perte de l’électricité.

Sans suite
Dans un document de presse publié, le 3 novembre 2015, le Bureau indépendant anti-corruption (Bianco), a révélé que le manque à gagner causé par les faits de corruptions au sein de l’entreprise d’eau et d’électricité avoisine les 30 milliards d’ariary. Epingler les responsables permettrait de recouvrir les sommes détournées.
Quelques semaines plus tard, le Bureau d’Ambohibao a indiqué que, pour l’année 2015, « sept dossiers », de malversations financières à hauteur de plusieurs milliards d’ariary au sein de la Jirama, ont été transmis à la Chaîne pénale anti-corruption (CAPC). Des affaires où les accusés ont systématiquement bénéficié d’une liberté provisoire. L’une de ces affaires implique, justement, un ancien membre du conseil d’administration de la Jirama.
« Détournements de deniers publics, de prise d’avantages injustifiés et de conflit d’intérêt », sont les charges énumérés dans le dossier d’accu­sation, pour une perte annoncée à 3 750 444 789 d’aria­ry. Le dossier qui place au banc des accusés cet ancien membre du conseil d’administration de la Jirama, qui est également, une personnalité célèbre dans le monde des affaires, reste, jusqu’ici sans suite. D’autres anciens hauts responsables de cette société d’Etat, mais aussi, d’anciens ministres, sont, également, happés par les dossiers déjà transmis à la CPAC.
Selon le communiqué du Bianco, rien que pour l’année 2015, « ces dirigeants de la Jirama ont été déférés au Parquet pas moins de cinq fois par le Bianco sans qu’aucune mesure de conservation ni de placement n’ait été ordonnée par la Justice ». En ces temps où la Justice revendique son indépendance et affirme son intransigeance, la publication annoncée par le président de la République, pourrait réveiller ces affaires brûlantes qui semblent avoir été réduites au silence. Bien qu’il ait dit que ce sera pour bientôt, le chef de
l’État n’a, cependant, pas fixé un « rendez-vous », pour cette révélation.

Garry Fabrice Ranaivoson


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