Non résolu. Les polytechniciens ont repris leur manifestation, hier matin. Ils étaient plus violents que la dernière fois, en mettant sens dessus-dessous la vie des habitants à Vontovorona. Ces manifestants ont lancé des pierres, brûlé des pneus et mis des barrages sur la route reliant Alakamisy Fenoarivo et leur campus. Paniqués, les commerçants et les transporteurs ont été contraints d’interrompre leur activité pendant des heures. « Nous avons pu ramasser nos marchandises. Mais c’était vraiment fait à la va-vite », déplore Nomena Francine Nomenjanahary, une vendeuse de légumes sur les lieux. Cette commerçante ainsi que ses collègues se sont plaints du manque à gagner que cette manifestation a engendré. « Nous avons à peine vendu pour 10 000 ariary, ce matin », avancent-ils. Par ailleurs, les pierres ont percé le toit d’une maison.
Ce mouvement des polytechniciens a débuté vers 8 heures du matin. Ils ne se sont calmés que vers midi. Des éléments des forces de l’ordre étaient présents sur place. Ils sont, toutefois, restés de marbre devant ces actes de violence.
Insatisfaits
Le flou que laissent les responsables de l’École supérieure polytechnique d’Antananarivo (ESPA), sur le coût exorbitant de leur droit d’inscription, a mis en rogne ces étudiants. La semaine passée, ces derniers ont déjà effectué une manifestation pour réclamer, soit la baisse de leur droit d’inscription, soit la hausse de leur indemnité d’équipement.
Des pourparlers auraient dû arranger les choses, mais ils ne sont pas satisfaits. « Il a été convenu que le directeur de l’école et le comptable allaient nous éclaircir sur le fait que nous payons 50 000 ariary de plus que les autres étudiants de l’université d’Antananarivo, ce matin. Or, ils n’étaient pas venus au rendez-vous », déplorent les manifestants.
Depuis 2014, les étudiants des niveaux Licence L1, L2, L3 à Vontovorona paient 100 000 ariary par an, si ceux des autres facultés s’acquittent de 50 000 ariary. Quant aux niveaux Masters M1 et M2, leur droit d’inscription est de 125 000 ariary tandis que les autres étudiants versent 75 000 ariary.
En fin d’après-midi, des responsables du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique ont rencontré les représentants de ces étudiants. Ils ont convenu qu’ils allaient discuter de la baisse de ce droit d’inscription, ce jour. « Nous ne savons pas encore de combien sera cette baisse. Mais si la décision ne nous satisfait pas, nous poursuivrons les manifestations », menace Hasina Razakaniononana, président de l’association des polytechniciens.
Miangaly Ralitera