Les greffiers rejoignent les magistrats en termes de cessation d’activités. Leurs revendications s’étalent sur plusieurs points.
Les revendications syndicales se multiplient. Le syndicat des greffiers de Madagascar a annoncé, hier, qu’il va bloquer les affaires judiciaires. Tous les greffiers de Madagascar s’uniraient à cette cessation d’activités. Leurs revendications s’étalent sur plusieurs points. « Nous contestons le projet de notre ministère de tutelle de destituer les greffiers de l’authentification de l’acte et de nous enlever la comptabilité des greffes. Nous réclamons que la gestion du Registre national du commerce et des sociétés (RNCS) nous revienne. Nous demandons, par ailleurs, une hausse de notre émolument à 100 000 ariary par mois », précise son président, Haja Randriambololona, devant le tribunal d’Anosy.
Le syndicat des greffiers de Madagascar a décidé de faire la grève lors de l’assemblée générale, du 2 juin. Des pourparlers auraient eu lieu entre ses représentants et l’Etat, avant-hier, mais n’auraient abouti à aucune résolution. La cessation d’activités du syndicat des magistrats de Madagascar (SMM), hier et ce jour, a pris le dessus. Elle a engendré la fermeture des juridictions, des Cours et des tribunaux de Madagascar. À cet effet, ceux qui sont rentrés bredouilles du tribunal à Anosy, hier, suite à cette grève du SMM, risqueront de revivre cette perte de temps, à partir de lundi.
Les greffiers préviennent qu’après les 48 heures de grève des magistrats, leur mécontentement se fera ressentir à travers le blocage des affaires judiciaires. «Nous ne serons pas présents aux procès. Un procès qui se déroule sans notre présence est illégal. Nous ne délivrerons pas non plus les actes administratifs, à savoir les casiers judiciaires, les grosses. Il n’y aura pas de service minimum », affirme fermement Haja Randriambololona.
Démenti
Le ministère de la Justice n’a pas tardé à réagir face à cette annonce. Dans une très brève conférence de presse au palais de Justice à Faravohitra, hier, au début de la soirée, Jean Norbert, son directeur de cabinet, a démenti toutes les causes de la revendication des greffiers.
« Nous n’avons pas établi un projet de loi sur la destitution des greffiers dans l’authentification des actes. Ils doivent impérativement assister à un procès avec les juges. Nous n’envisageons pas de leur ôter la gestion de la comptabilité des greffiers. Quand au RNCS, le ministère est en pleine discussion avec eux, pour sa bonne gestion », précise le ministère dans un communiqué. Les responsables appellent les greffiers à rejoindre leur poste. Les concernés avancent qu’ils ne reprendront leur poste, que si l’Etat répond à toutes leurs revendications.
Miangaly Ralitera