Deux heures. En tout et pour tout, c’est le temps qu’ont mis les députés de Madagascar pour adopter le projet de loi de finances rectificative (LFR). Une adoption presque à l’unanimité des élus présents qui comptaient un peu plus de la majorité des cent-cinquante-et-un sièges que compte la salle de séance plénière de Tsimbazaza.
La séance plénière d’adoption de la LFR était prévue démarrer à 10 heures, mais a accusé deux heures de retard. Les débats n’ont donc, commencé qu’à midi et a pris fin, à 14 heures trente. Les membres de la Chambre basse ont, toutefois, passé les trente premières minutes de la séance à discuter du cas particulier du député Jean-Pierre Laisoa. Les échanges n’ont porté sur la LFR qu’à 12 heures 30.
« Je vous demande de voter cette loi ». La plupart des députés ayant pris la parole semblent s’être donné le mot car, c’est avec cette formule qu’ils ont conclu leur prise de parole. Certaines observations ont, pourtant, été pertinentes, comme celui du député Laisoa concernant l’absence d’une banque d’État, ou encore, la situation d’Air Madagascar.
D’autres ont tenu la remarque selon laquelle, le budget des ministères chargés de la Défense et de la Sécurité devrait être « plus conséquent, étant donné la conjoncture ».
Le déroulement de la séance a, toutefois, confirmé les propos du député Jean-Bosco Rivotiana. « Nous perdons du temps à déblatérer des remarques et suggestions, aucun projet de loi de finances n’a jamais été rejeté dans cette Assemblée », a-t-il lancé. La seule à avoir haussé le ton contre l’adoption de la LFR est la députée Michelle Ratsivalaka qui, après sa prise de parole a quitté la séance.
« Nous avons déjà autorisé à ce gouvernement à l’utiliser beaucoup d’argent. Maintenant, nous allons encore, lui donner du crédit sans rien dire, les yeux fermés. Chez vous,
collègues députés, les gens vivent peut-être en sécurité. Chez vous, ils mangent peut-être à leur faim ou trouvent aisément du travail. Ainsi, je ne vais pas cautionner cela », a pesté l’élue du premier arrondissement d’Antananarivo. Après la Chambre basse, ce sera au tour du Sénat d’étudier et débattre en vue de l’adoption de la LFR.
G.F.R.