Pour assurer le développement du pays, Madagascar a besoin de 4,7 milliards de dollars. La conférence de Lima a été la première étape pour décrocher le financement des bailleurs.
Pour les quatre prochaines années, Madagascar a besoin d’un financement de 4,7 milliards de dollars. « 1,6 milliard de dollars sont déjà acquis. Mais il faut avoir d’autres sources pour financer les investissements », a expliqué Gervais Rakotoarimanana, ministre des Finances et du budget, lors d’une conférence de presse hier à Anosy.
Les premières ressources sont les recettes fiscales, mais il faut aussi savoir gérer les dépenses publiques. « Nous devons augmenter les recettes mais aussi rendre efficients les dépenses pour avoir un espace fiscal afin de financer les infrastructures nécessaires au développement », a précisé Gervais Rakotoarimanana. Les investissements au niveau des infrastructures, de l’agriculture et de l’énergie nécessitent un énorme montant.
En termes de dépenses, la Jirama et Air Madagascar restent un problème majeur pour les finances publiques. « Il faut réduire, et même supprimer les subventions aux entreprises publiques comme la Jirama et Air Madagascar », a indiqué le ministre.
Pour la Jirama, les mesures à court terme comme la mise en place d’une task force ont été prises pour éviter le branchement illicite et le vol. Un comité de pilotage est mis en place actuellement pour le redressement de la société. Pour Air Madagascar, un plan de redressement est en cours concernant la réduction des subventions.
Ces réformes sont incluses dans les conditions exigées par les partenaires techniques et financiers de Madagascar. « Madagascar est prêt pour les réformes. L’objectif de la conférence de Lima a été de présenter ces réformes en vue de relancer l’économie », a affirmé Gervais Rakotoarimanana.
Conférence de Lima
La première conférence est une étape pour la conférence de Paris en 2016. « Nous n’avons pas annoncé de somme d’argent, mais ces partenaires techniques et financiers, avec qui nous avons discuté avec leur capital, préparent leur budget 2016. Il faut nous assurer que Madagascar est bénéficiaire de leur budget. Il faut que Madagascar ait un plan et prépare son budget d’aide au développement », a affirmé Coralie Gevers, country manager de la Banque Mondiale.
Cette institution met en avant l’importance du résultat. « L’important est d’avoir un résultat. Les réformes doivent délivrer des résultats visibles pour tous » a annoncé Coralie Gevers.
Toutefois, le ministre du budget affirme que « l’État a la volonté de redresser l’économie. C’est pour cela que certains bailleurs ont exprimé leur volonté d’intégrer les aides pour Madagascar dans leur budget de 2016, lors de la conférence à Lima ». L’objectif de cette conférence était de présenter les réformes déjà entamées, celles que l’on devra adopter, et de convaincre les bailleurs pour un financement l’année prochaine.
« Nous présentons les autres mesures de réformes dans le programme de référence à mettre en œuvre dans six mois. Cela nous permettra d’obtenir des facilités de crédit élargies pour trois ans, à titre d’aide à la balance de paiement. Un échange entre les bailleurs permettra aussi les appuis aux exercices de l’année fiscales 2016. Cela peut être une aide budgétaire, ou un financement jugé prioritaire pour Madagascar », a terminé Gervais Rakotoarimanana.
Tendry Rakotondranaivo