L’Union Européenne appuie les travaux de la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme (CNIDH). C’est à l’occasion de la remise de dons à la CNIDH par l’Union Européenne (UE) hier qu’Antonio Sanchez-Benedito, ambassadeur de l’UE a donné son avis sur l’insécurité qui règne à Madagascar, notamment sur l’affaire de l’incendie d’une commune entière dans la région de la Sofia et la recrudescence des cas de vindicte populaire. « Le cas d’Antsakabary est, je dirais, symbolique dans la mesure où il y a une question de confiance. entre la population et les forces de sécurité. Il faut avancer dans la création de cette base de confiance, démontrer que les forces de sécurité et les forces de l’État sont au service des citoyens », a-t-il déclaré.
L’UE appuie les efforts fournis par la CNIDH dans les travaux d’investigation sur cette affaire : « Il y a des questions qui n’ont pas été suffisament éclaircies et c’est la raison pour laquelle la CNIDH a pris la décision d’ i nvestiguer, de voir ce qui s’est passé pour mettre certaines informations à la disposition de l’État, d’un côté, et à l’ensemble de l’opinion publique, de l’autre ». Selon l’ambassadeur de l’UE, « il est important d’ enquêter, de travailler dans la transparence et l’engagement ». Entre autres, l’UE a octroyé des tables de bureau et des ordinateurs portables aux membres de la commission pour leur permettre de poursuivre leur enquête sur ce qui s’est réellement passé à Antsakabary.
Concernant l’enquête, la présidente de la CNIDH, Mireille Rabenoro, a expliqué qu’ une équipe de trois personnes avaient été envoyées sur place pour faire des investigations.
« Des dialogues avec les témoins du drame ont été effectués », a-t-elle affirmé. Un rapport et des recommandations ont été envoyés au gouvernement et aux autres entités de la société civile sur les mesures à prendre pour éviter que ce genre de scénario se reproduise.
Le cas d’Antsakabary n’est pas l’unique cas d’insécurité pour le peuple. Dans certaines situations, la population estime que les forces de l’ordre ne sont d’aucune utilité et encore moins dignes de confiance. Interrogé sur la recrudescence des vindictes populaires, Antonio Sanchez-Benedito pense qu’il y a une anomalie au sein de la population.
Quant à l’intérêt que porte l’UE aux droits de l’Homme, Antonio Sanchez-Benedito affirme que les droits de l’homme sont une priorité absolue pour l’UE.
L’ambassadeur de l’UE a salué l’effort que l’État fournit en matière de lutte pour les droits de l’Homme, mais a aussi fait une remarque sur les travaux à réaliser en matière de la défense et du respect des droits de l’Homme : « On voit une volonté d’avancer dans la lutte contre l’impunité et la défense des droits de l’Homme. La mise en place de la CNIDH est un grand pas en avant. Il faut reconnaître qu’il y a un souhait et une volonté de la part de l’État malgache et du gouvernement d’avancer dans la défense des droits de l’Homme », a-t-il déclaré avant de soutenir : « On voit qu’il y a toujours un schéma à parcourir car s’il est vrai que la commission a déjà été installée avec une équipe formidable de grands experts nationaux sur les principales matières qui touchent les droits de l’Homme avec une présidente d’une grande réputation nationale, maintenant il faut continuer à appuyer ».
Loïc Raveloson etTafita Razafindravahy