Le dossier des Îles éparses a été abordé durant la rencontre entre les Présidents Malgache et Français. Sur RFI, hier, Hery Rajaonarimampianina a réaffirmé que ces Îles sont malgaches.
Clair. Interviewé sur le plateau de Radio France internationale (RFI), hier, Hery Rajaonarimampianina, président de la République, n’a pas échappé à la question épineuse des Îles éparses. Le chef de l’État a néanmoins été clair et ferme durant l’échange en revendiquant l’appartenance malgache de ces îles.
« Madagascar estime que si on se référait aux résolutions des Nations unies, ces Îles appartiennent, à Madagascar », a déclaré le locataire d’Iavoloha, en réponse à une question de Sébastien Nemeth, journaliste. Ce dernier a rappelé que le sujet est un point sensible dans les relations entre la Grande île et la France. Un dossier délicat qui, selon Hery Rajaonarimampianina, a été discuté durant la rencontre avec Emmanuel Macron, président français, au palais de l’Elysée, mercredi.
Sur les ondes de RFI, le président de la République a répliqué : « C’est un sujet qui a été mis sur la table pendant la mandature du président Hollande. Donc nous avons décidé de le reprendre et d’y accorder vraiment l’importance qu’il faudrait ». La question a, effectivement, été abordée lors d’une rencontre avec l’ancien chef d’État français et le locataire d’Iavoloha, en septembre 2014, et il a été décidé que le dossier sera traité au niveau d’une commission conjointe sous l’autorité directe des Présidents des deux pays.
Rapport de force
Auprès du ministère des Affaires étrangères, l’on indique que les négociations sur la manière dont ces Îles seront rétrocédées, à Madagascar, n’a pas cessé depuis cette rencontre. La question des Îles éparses a été à l’origine de débats passionnés durant les premiers mois du quinquennat de l’administration Rajaonarimampianina. La profusion d’idées et d’invectives contre le pouvoir, où la France s’est petit-à-petit estompée.
Quelques organisations civiles et politiques n’en démordent, cependant, pas et interpellent fréquemment les décideurs sur « la nécessité impérieuse », d’avoir le dessus dans le rapport de force avec la France, dans ce dossier. Le public, jusqu’ici, reste, toutefois, dans l’expectative, étant donné qu’aucun point de situation clair et concret sur l’évolution des négociations, n’est donné. Dans les débats nationaux, le dossier des Îles éparses est devenu, pour certains, une arme politique contre l’administration Rajaonarimampianina.
Seulement, tous, y compris la France, concèdent que le sujet revêt des enjeux économiques, géostratégiques et sécuritaires importants. À entendre les réponses de Hery Rajaonarimampianina, sur RFI, il semble ainsi, que les négociations ne sont pas aisées. En réponse à une question sur l’opportunité d’un système de cogestion des Îles éparses, Hery Rajaonarimampianina a indiqué que « c’est toujours possible, la cogestion ». Le président de la République, a cependant, ajouté: « Mais je pense que la question fondamentale qui est derrière c’est de dire : à qui appartiennent d’abord ces Îles ».
Sur cette question, la position du chef de l’État est affirmée. Les droits exclusifs de Madagascar sur les Îles éparses sont, d’autant plus, confortés par les résolutions des Nations Unies, en 1979, renouvelées en 1980. Indiquant qu’il s’agit de considération juridique, le président Rajaonarimampianina, a ajouté que « la position de la France peut ne pas être nécessairement la même. Donc c’est là où il y a lieu de discuter pour pourvoir des négociations idoines ».
« Ouvrir la porte à tout le monde »
Durant ses interventions médiatiques suite à sa rencontre avec Emmanuel Macron, Hery Rajaonarimampianina a, également, parlé de l’objet de sa visite, en France. Il s’agit selon ses dires, de l’occasion de faire le point sur les relations entre les deux pays. Que ce soit sur France 24, ou RFI, les journalistes ont fait remarquer que la France n’est plus en pole position dans la coopération bilatérale avec Madagascar. Une première perdue au détriment de la Chine.
« C’est, justement, l’objet de la discussion avec le nouveau Président. C’est de voir comment on pourrait faire évoluer cette coopération, cette collaboration entre la France et Madagascar », a répliqué Hery Rajaonarimampianina, sur France 24. Sur les ondes de RFI, le chef de l’État a soutenu : « Demandez à un des grands pays comme les États-Unis par exemple, qui sont les grands investisseurs chez eux Ce sont les Asiatiques. Pourquoi des pays comme Madagascar ne pourraient-ils pas avoir cette opportunité. Les capitaux sont partout. Pourquoi pas ne pas ouvrir la porte à tout le monde ».
Garry Fabrice Ranaivoson