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Appuis à la lutte contre la corruption – Le Bianco en quête de budget

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Le manque de moyens pour intensifier la lutte contre la corruption a été soulevé par le Bianco. Une table ronde avec le gouvernement et les PTF s’est tenue hier pour y remédier.

Du concret. C’est ce qu’attendaient de leurs interlocuteurs les parties prenantes à une table ronde orga­nisée par le Bureau indépendant anti-corruption (Bianco), avec l’appui du Programme des Nation-Unies pour le développement (PNUD), hier à l’hôtel Colbert, Antaninarenina.
À l’ouverture de la séance, il a été indiqué par Jean-Louis Andriamifidy, directeur général du Bianco, que de grands efforts restent encore à faire dans la lutte contre la corruption. Le manque de moyens risque d’amenuiser les performances du Bureau.
Convaincre le gouvernement, et particulièrement les partenaires techniques et financiers (PTF) sur la nécessité d’augmenter les moyens à la disposition de l’organe, ainsi que l’appui à la mise en œuvre de la Stra­tégie nationale de lutte contre la corruption (SNLCC), constituent l’objectif du rendez-vous d’hier.
Les échos des échanges à huis-clos indiquent qu’il s’agissait surtout, pour le Bianco de reconquérir la pleine confiance des PTF. Le souci des partenaires serait essentiellement axé sur « l’efficacité de la lutte », et aussi que la guerre contre la corruption « permette de protéger la bonne gestion des deniers publics, et ait des impacts palpables sur les caisses de l’État et la vie de la nation ».
L’indépendance du Bianco vis-à-vis du pouvoir et des courants politiques, celle de la Justice et la synergie entre le Bureau d’Ambo­hibao et les autres organes de contrôle de même que les tribunaux, figurent également parmi les questionnements des PTF. Les échos des débats indiquent également que l’engagement de l’État dans le leadership de la lutte a fait partie des interrogations.

Engagements
« Nous soutenons tous les efforts déployés par le Bianco, car c’est l’affaire de l’État. Par rapport au budget, l’année prochaine, il y aura une évolution au niveau de l’entrée des ressources fiscales avec les aides budgétaires. Ainsi, je m’engage à réviser à la hausse les crédits alloués au Bianco (…) », a déclaré Solonandrasana Olivier Mahafaly, Premier ministre, durant les échanges.
Selon les estimations inscrites dans la SNLCC, le budget alloué aux organes de contrôle et de lutte contre la corruption, pour être suffisant et assurer leur réelle indépendance financière, devrait se situer à hauteur de 0,3% du budget de l’État. « Actuel­lement, nous sommes encore loin du compte. L’enga­gement affirmé par le Premier ministre est, néanmoins, déjà un geste important », a réagi un membre du Bureau d’Ambo­hibao. Pour l’année 2017, un gap de 2 milliards d’ariary reste à combler, afin de financer tous les projets planifiés.
Le pouvoir devrait également impulser la mise en œuvre de la politique sectorielle de lutte contre la corruption que doit adopter chaque entité étatique, selon la loi sur la corruption. Un décret d’application de la disposition y afférente serait incessamment adopté, selon les informations. Des PTF, une concrétisation des engagements affirmés serait aussi attendue. « Les partenaires posent plusieurs conditionnalités et attendent aussi des résultats concrets. Seulement, ils devraient, eux aussi, montrer plus d’engagement concret », indique une source avisée.
Afin de rassurer les PTF, l’indépendance du Bureau vis-à-vis de l’État et des entités politiques, ou encore les réformes du cadre juridique de la lutte contre la corruption, dont le projet de loi sur le recouvrement des avoirs illicites attendu au Parlement, et la mise en place en cours des Pôles anti-corruption (PAC) ont été mis en avant.
Il semblerait, pourtant, que les partenaires attendent parmi les résultats con­crets, que « des gros poissons soient pris dans les filets et jugés ». La procédure judiciaire en matière de corruption « prend du temps et peut prendre quelques années », explique pourtant une source avisée, « alors qu’il y a des besoins immédiats pour soutenir les efforts déjà faits et être plus efficace ». De l’échange d’hier, donc des signatures prochaines de conventions de collaborations avec les PTF sont « espérées ».

Garry Fabrice Ranaivoson


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