Tahiana Dasy, un enfant autiste réussit brillamment à l’examen du BEPC. Il a un parcours exceptionnel, malgré son handicap.
Victoire. Le résultat de l’examen du BEPC a été, exceptionnellement brillant, pour la famille de Tahiana Dasy, un enfant autiste. Il a été classé cent cinquante sixième parmi les candidats admis au BEPC seconde, au lycée Ambohimanarina. « Nous entamons un combat quotidien avec lui. Plusieurs fois, il est taquiné par ses camarades, à cause de sa différence. Il n’aime pas non plus le changement, ni le bruit. Quand ces cas se présentent, il change de comportement. Il se fâche et se déconcentre pour toute la journée. Et nous devons le calmer pour l’empêcher de faire une crise », raconte son père, hier. Malgré ce problème d’intégration sociale et un problème de motricité, Tahiana est un garçon très brillant. « Il est doté d’une mémoire visuelle extraordinaire. Si quelque chose qui l’intéresse, passe sous ses yeux, il s’en souviendra pour de bon. À l’âge de 3 ans, par exemple, il a lu un livre sur les cucurbitacées. Il s’en souvient jusqu’à ce jour, jusqu’aux menus détails », se remémore son père. Extraordinaire ! Cet enfant a commencé à parler et à lire, à l’âge de 2 ans et demi. « Á l’époque, nous habitions à Ambanidia. Une fois, nous l’avons amené chez sa grand-mère. Il a dit Parabole, en voyant l’antenne parabolique sur la route. Ensuite, il a dit Paositra malagasy , quand nous étions passés devant la poste. Chez sa grand-mère, il a lu la facture de la Jirama, et a dit « Total ». Nous étions étonnés. Nous lui avons demandé de l’écrire sur l’ordinateur. Il a bien trouvé les lettres T-O-A-L sur le clavier et a bien composé le mot total », se remémore son père. Ce n’est pas tout. Il a su manier à l’aveuglette le clavier d’un ordinateur à 3 ans et demi, et a maîtrisé la langue française et anglaise, à cet âge.
Repoussé
Durant les épreuves, ce garçon de 15 ans a été assisté par ses parents. Cet adolescent a été scolarisé à l’École de l’océan Indien à Ambohi-droa, depuis la classe de 6e. « Il aime la biologie animale car il s’intéresse beaucoup au fonctionnement de son cerveau. Il aime aussi la chimie. Il connaît toutes les formules et les équations-bilan », ajoute-t-il. Tahiana jubile. Il danse, et il est sur le point d’inviter des amis et ses proches, pour fêter sa réussite. « Je vais faire de mon mieux pour continuer mes études. Je ne m’arrêterai qu’une fois chef cuisinier », lance Tahiana Dasy au ministre de l’Éducation nationale, Paul Rabary, qui est venu le féliciter, hier.
Miangaly Ralitera