L’évaluation de l’état des lieux du règlement sanitaire international arrive à son terme. Plusieurs défaillances ont été évoquées.
Du pain sur la planche. Manque de coordination intersectorielle et de communication interministérielle, insuffisance des ressources financières, lacune de la législation. Telles sont les remarques faites par les experts internationaux, lors de l’atelier sur l’état des lieux de la Réglementation sanitaire internationale (RSI) à Madagascar, cette semaine. C’était à l’hôtel Ibis Ankorondrano, hier, lors de la
clôture de l’atelier.
En guise d’exemple, en termes de ressources, il a été soulevé que l’État dépend en grande partie du financement des bailleurs. La veille sanitaire au niveau des points d’entrée à la Grande île laisse à désirer. A l’aéroport international d’Ivato, au port de Toamasina et de Mahajanga, une insuffisance flagrante de ressources a été constatée. « La mobilisation des ressources n’a lieu qu’en cas de grands évènements internationaux, à l’instar du sommet de la Francophonie », remarquent les experts. Ce n’est pas tout. Il n’y a pas assez de réserves médicales face aux situations d’urgence, il n’y a pas de plan national de gestion des urgences radiologiques. Ces experts ont également mentionné l’indisponibilité de vaccins au niveau périphérique, voire une rupture de stocks pendant deux ans pour certaines zones.
En bonne voie
Ces imperfections compliquent la maîtrise de la propagation des épidémies et maladies dans le pays, à l’instar de la peste qui continue à faire des victimes, à chaque saison. La représentante de l’organisation mondiale de la Santé (OMS), le professeur Charlotte Ndiaye, est toutefois optimiste. « Nous sommes dans la bonne voie », lance-t-elle, en citant les efforts déjà entrepris, à savoir la mise en place de la surveillance électronique des maladies, par la distribution de tablettes pour surveiller vingt-huit maladies, dans tout Madagascar. La capacité des laboratoires, notamment ceux de l’Institut Pasteur de Madagascar, et le taux d’accès à certains vaccins constituent des points positifs pour le pays.
Les acteurs clés, le ministre de la Santé publique, le ministre d’État en charge de l’Élevage et de l’agriculture, le ministre de l’Environnement, présents à cette cérémonie de clôture, concordent à dire l’importance de la coordination multisectorielle.
« Nous allons nous mettre en œuvre pour que la RSI soit appliquée dans le pays », renchérit le professeur Charlotte Ndiaye. Plusieurs ministères sont impliqués et interpellés dans la mise en œuvre de cette RSI. La mise en place d’une ligne budgétaire y afférente reste à effectuer.
Miangaly Ralitera