La dépouille mortelle de Regis Gizavo est arrivée au pays, hier. Le public et les divers artistes se sont recueillis devant elle pour un ultime au-revoir.
Regis Gizavo, un artiste éternel dont la créativité, le talent et la musique se doivent d’être perpétués pour les générations à venir. Un parcours exemplaire, enrichi de rencontres, de partages et de divers échanges artistiques, qui a transcendé le monde entier. La dépouille de Regis Gizavo a débarqué au pays, hier, à 6 h du matin, après sa disparition soudaine durant une tournée dans l’Hexagone. Membres de famille, amis proches, fans, personnalités étatiques et artistes d’horizons divers, ils étaient nombreux à l’accueillir à l’aéroport d’Ivato. De là, ils ont fait le trajet de l’aéroport au Palais des Sports et de la Culture Mahamasina pour de grandes veillées funèbres, tout au long de la journée d’hier.
La mémoire d’un artiste d’exception, c’est ce que le public, ses confrères et consœurs de la scène artistique, de divers horizons, ont honoré. Un artiste généreux, jovial et fraternel, Regis Gizavo aura laissé orphelins, non seulement ses proches, mais également tous ses pairs venus nombreux lui rendre un ultime hommage. Toutes admiratives devant lui, les sommités de la musique se sont rejointes autour de lui.
« Un jour de deuil »
« Inutile de répéter à quel point la perte de Regis nous affecte tous. Il était pour nous le meilleur, un fier porte fanion de notre culture à l’international, un héros national. Un artiste aussi irremplaçable mérite tous les honneurs », souligne Solonandrasana Olivier Mahafaly, chef du gouvernement, venu lui rendre hommage. Regis Gizavo est une icône de la musique du terroir malgache, notamment celle du Sud. Il était également le pilier de la fameuse formation des « Madagascar All Stars ». Dama, Jaojoby, Olombelo Ricky et Erick Manana sont venus faire leur dernier adieu en émoi et en musique à leur frère. « Sa bonne humeur contagieuse, sa positivité, mais, par dessus tout, son talent manqueront à tous. Ceci-dit, même endeuillés, on ne saurait que lui être reconnaissants pour tout ce qu’il nous a donné, on lui en sera éternellement reconnaissants », souligne Olombelo Ricky.
La scène était aménagée au Palais des Sports et de la Culture, qui a, d’ailleurs, accueilli tous ceux qui voulaient rendre hommage à travers leur musique à Regis Gizavo, du matin au soir, hier. En outre, ce jour lui est entièrement dédié, ayant été ordonné « Jour de deuil national » par le gouvernement. Un deuil collectif que le ministre de la Culture, de la Promotion de l’artisanat et de la Sauvegarde du patrimoine invite uniquement à honorer en mettant les drapeaux en berne. « C’est là un mérite qui lui revient de droit en guise de reconnaissance pour ce qu’il a entrepris pour notre culture. Il n’en demandait pas plus. D’autant que de son vivant, il a déjà fait savoir qu’il ne désirait recevoir aucune forme de distinction honorifique après sa disparition, on respecte cela » confie-t-il.
« Retour au Sud »
Tovony Gizavo, neveu de l’artiste confirme : « À Toliara, ils sont nombreux à attendre le retour de cet enfant du pays qu’il était. Aujourd’hui, ce sont de vives retrouvailles entre la famille, le public et les artistes locaux ainsi que Regis qui se tiendront, une fois qu’il y débarquera pour la dernière fois ». Ce dernier d’ajouter qu’au delà de cette journée dans la capitale et outre les artistes tuléarois qui honoreront de leur présence la mémoire de Regis Gizavo, des artistes internationaux répondront aussi présents.
Andry Patrick Rakotondrazaka