Comment obtenir des institutions fortes pour assurer le développement du pays ? C’est la problématique principale débattue, hier, pendant la séance hebdomadaire du Jeudi au Centre de réflexions des économistes de Madagascar (CREM) à la Chambre de commerce et d’industrie d’Antaninarenina. « Les institutions selon la Constitution, sont définies comme des entités publiques assurant la prévisibilité et la garantie des affaires politiques, sociales, économiques et juridiques », précise d’emblée Freddie Mahazoasy, vice-
président de l’Assemblée nationale, intervenant à la conférence-débat.
Seulement l’État en tant qu’institution sociale, dans ses pratiques, n’arrive pas toujours à assurer la croissance économique pour atteindre le développement préconisé. « La qualité des pratiques institutionnelles est déterminante pour l’instauration d’une croissance soutenue, assurant le développement économique du pays », avance pour sa part, David Rakoto, Doyen de la faculté de Droit, d’économie, de gestion et de sociologie (DEGS) de l’université d’Antananarivo, autre intervenant. Ce dernier, dans ses explications, s’est alors basé sur le modèle de la croissance économique de Robert Solow, c’est-à-dire la mise en relation du capital, la production et le progrès technique.
Ecartées
La croissance économique de Solow passe par la bonne gouvernance, l’unité nationale, la liberté, une monnaie fiable, un service public efficace et un cadre juridique transparent. « Il importe de prendre en compte d’autres facteurs comme les bonnes morales et valeurs qui garantissent alors la bonne gouvernance », ajoute David Rakoto. « Il ne s’agit pas d’une démocratie populiste mais d’une considération des valeurs mises en place au niveau local et qui sont devenues des institutions », explique-t-il. Le vol de zébus en tant qu’institution a été pris comme exemple.
Un docteur en économie, présent dans l’assistance a proposé la reconsidération de l’économie institutionnelle. C’est la prise en compte des comportements, des pensées et des manières d’agir d’une nation. « Ce sont quelque part des comportements antiéconomiques mais ce sont des institutions considérées comme des institutions morales, des institutions non-dites, des institutions imbéciles, mais sérieuses et importantes dans la société malgache », a souligné l’interlocuteur.
L’innovation technologique en mariage avec les pratiques institutionnelles a également été mise en exergue lors de cette conférence-débat sur « les enjeux des pratiques institutionnelles à Madagascar ». De nombreuses catégories de personnes ne sont pas représentées dans le pays vu l’ampleur du territoire de Madagascar, mais dont les institutions morales peuvent peser lourd dans les décisions politiques et économiques d’amélioration de la qualité de vie de la population qu’on appelle développement.
Mirana Ihariliva