Méconnue du grand public, l’hépatite B est une maladie très répandue à Madagascar. Une campagne de vaccination a été lancée pour la prévenir.
Le nombre des personnes touchées par l’hépatite B augmente ces dernières années, d’après le professeur Rado Ramanampamonjy, hématologue gastro-entérologue. Le taux de mortalité s’élève à 6,43 % en 2016, contre 2, 86 % dans le service Gastro entérologie du Centre hospitalier universitaire de Befelantanana. « En 2016, neuf malades parmi les quarante-et-un ont perdu la vie à cause de cette maladie. Le taux de mortalité entre 2012 et 2016 est de 22,86 %. Ce taux ne cesse de s’accroître jusqu’à nos jours », selon nos sources auprès de l’hôpital Befelatanana. «Une lutte contre quatre maladies a été priorisée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Il s’agit de la tuberculose, du VIH/SIDA, du paludisme et de l’hépatite. Seule l’hépatite se répand beaucoup, actuellement», explique t-il, lors de la célébration de la journée mondiale contre l’hépatite, à l’hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona (HJRA) à Anosy, hier.
23% de la population malgache est affectée par l’hépatite B, 5% dans le milieu urbain et 18 % dans le milieu rural, d’après le professeur.
Campagne de vaccination
A l’échelle mondiale, un million de personnes meurent chaque année à cause de cette maladie. C’est une infection virale qui touche le foie. Elle provoque une inflammation, une cirrhose jusqu’au cancer de foie. Il se transmet par le sang, par d’autres fluides corporels, comme les sécrétions génitales lors d’un rapport sexuel et la salive. Une mère enceinte porteuse du virus de l’hépatite B le transmet directement à son enfant. « L’hépatite n’apparaît pas directement, on ne peut pas la reconnaître immédiatement. Seulement 30% des personnes atteintes de l’hépatite présentent les symptômes comme le jaunisse, la fatigue », précise le professeur. S’agissant d’un virus, la vaccination est le moyen le plus efficace pour se protéger de cette maladie.
Le traitement de l’hépatite B s’élève jusqu’à 48 millions d’ariary. Afin de prévenir et protéger la population, une campagne de vaccination a été lancée par le ministère de la Santé publique, depuis le mois de janvier. Environ trente milles doses ont été utilisées jusqu’à maintenant, incluant les personnes qui ont effectué le premier et le deuxième vaccin. Une personne doit effectuer trois vaccinations successives. « Les gens font d’abord la première vaccination. Puis, après un mois, ils doivent faire la deuxième. La troisième s’effectue six mois après la seconde », explique le professeur Rado Andriam-pamonjy. Les personnes prêtes pour la vaccination bénéficieront d’une réduction. « Norma-lement, une séance de vaccination contre l’hépatite coûte 40 000 ariary mais, durant la campagne, les trois vaccins successifs sont à 40 000 ariary, jusqu’au mois d’août », affirme ce professeur. Il a ajouté que les enfants nés en 2002 jusqu’à maintenant sont vaccinés mais cette campagne de vaccination est destinée aux personnes qui sont nées avant 2002.
Mamisoa Antonia