Nosy Be a été troublé par un double délit, en mai. Une fillette de 8 ans a été retrouvée morte et violée dans les bois. Une autre a pu s’échapper.
Une fillette de 8 ans, sans vie, a été retrouvée dans les bois, dans le quartier de Mahabibo Nosy Be, un matin du mois de mai. « Du sang coulait de ses parties génitales, des traces de bleu ont été constatées sur son visage », rapporte un commissaire de la Police des mœurs et de la protection des mineurs, ce samedi. Il s’agit d’un meurtre suivi de viol. « La petite aurait reçu de violent coup sur son visage. Elle s’est évanouie. C’est là que le malfaiteur a commis l’acte. Il aurait introduit un morceau de bois dans l’anus de l’enfant. Ceci a été retrouvé près du cadavre », renchérit-elle.
Ses parties génitales auraient été totalement détruites, selon le Dr Jules Randrianarison, médecin chef du centre hospitalier de référence du district de Nosy Be. Le commissaire de préciser que son vagin et son anus ne formaient plus qu’un seul trou.
Hausse de violence
Le suspect, un jeune homme d’une vingtaine d’année et ami de la famille, est placé sous mandat de dépôt dans la maison d’arrêt de Nosy Be, en attendant son procès.
C’est grâce à la cousine de la défunte, une fillette de 7 ans, que la Police a pu effectuer l’arrestation. Cette dernière a été dans le filet de cet homme, mais a pu s’échapper à la dernière minute. « Il commençait à faire nuit, ce jour. Les filles jouaient à quelques mètres de leur maison. Ce jeune homme leur a demandé de les raccompagner chez elles. Il les a emmenées dans les bois. Les filles ont hurlé pour lui demander de les lâcher. Il a tabassé l’aînée. La petite a pu s’enfuir et s’est cachée dans les bois. Elle a tenté de rentrer chez elle, après », explique le commissaire.
Le service de district du ministère de la Population, de la protection sociale et de la promotion de la femme à Nosy Be enregistre six viols commis sur des mineurs, dont un garçon, entre janvier et mai, cette année. En 2016, il y en a eu vingt neuf, selon la même source. Le taux de violence sur mineur est très élevé dans la région de Diana. C’est la raison pour laquelle un centre Vonjy est érigé dans l’île aux parfums, selon Enrique Paz, chef section de la Santé au sein du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef), partenaire technique et financier du gouvernement dans la protection de l’enfance. Le centre Vonjy est une sorte de guichet unique, où les services médicaux, psychosociaux et judiciaires sont rassemblés pour la prise en charge intégrée des enfants victimes de violence.
Cette infrastructure a pu voir le jour, grâce à l’initiative de Voahangy Rajaonarimampianina, la première dame. Les travaux de construction ont été financés par le gouvernement du Japon, à hauteur de 202 millions d’ariary. L’ambassadeur du Japon, Ichiro Ogasawara, n’a pas manqué de rendre hommage à la première dame, dans son discours, lors de la cérémonie d’inauguration de l’infrastructure, ce samedi. L’Unicef a également félicité le gouvernement malgache et celui du Japon. « Ensemble, ils se sont donnés la main pour la mise en place de ce centre qui contribuera à la prévention de la violence envers les enfants et l’accès au paquet de services de prise en charge pour les enfants victimes », a mentionné Enrique Paz.
Miangaly Ralitera