Gagner une médaille de bronze aux Jeux de la Francophonie reste un exploit. Comment aviez-vous vécu cette aventure ?
Tout d’abord je suis assez fière de ce que j’ai pu faire à Abidjan. Le niveau était très élevé et les neuf adversaires, qui étaient en lice avec moi chez les plus de 78 kg, avaient chacune leur qualités respectives. J’ai fait quatre combats et j’ai perdu le premier contre une combattante de la RD Congo. Après, j’ai dû me démener en repêchage pour aligner trois victoires consécutives. Au final j’ai gagné la finale du bronze. Techniquement je suis au niveau des meilleures judokates d’Afrique mais mon handicap reste sur la force brute dans les bras. Bref, je peux dire que c’était une belle aventure dont je me souviendrai dans ma carrière sportive.
Un résultat n’arrive jamais par hasard. Comment s’est déroulée votre préparation avant les Jeux de la francophonie ?
Depuis que j’étais vice-championne d’Afrique juniors en 2012, j’ai pu me perfectionner à domicile dans mon club qui est l’Hakudokan. Au fil des années, j’étais assez bien encadrée par les entraîneurs de mon club ou même par le directeur technique national mais aussi par Mamy Dongoza et les autres techniciens. Ce n’était pas facile d’évoluer chez les plus de 78 kg étant donné que je ne pèse que 82 kg. Je remercie tout le monde pour cela à commencer par la fédération malgache de judo, le ministère de la Jeunesse et des sports. La dernière compétition internationale que j’ai pu effectuer était le championnat d’Afrique senior au Palais des Sports de Mahamasina où j’étais sortie durant les éliminatoires. Malgré ce manque de compétition, j’ai quand même pu ramener un résultat assez concret d’Abidjan et je suis assez contente de moi.
Après cette nette performance à Abidjan, comment voyez-vous la suite de votre carrière sportive ?
Pour l’instant je me consacre un peu plus aux études en langue espagnole à l’Université d’Antananarivo ou je suis actuellement en deuxième année. Gagner une médaille de bronze, c’est bien mais j’ai l’ambition d’aller encore plus loin. J’ai vingt ans et je pense avoir une assez bonne marge de progression. J’espère juste que cette récente performance puisse être le début d’une belle et longue aventure dans le judo de haut niveau. Dans ma tête, j’aimerais bien aller au bout du monde et allier mes études avec ma carrière de judo. Pouvoir poursuivre et jumeler ces deux choses, au Japon par exemple, serait un rêve. Sincèrement, j’espère que le meilleur est à venir dans la catégorie des moins de 78kg où je pense que je suis la plus à l’aise. Perte de poids oblige mais je reste confiante.
Propos recueillis par Dina Razafimahatratra
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Aicha Isilo : « J’espère que le meilleur est à venir »
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