Les argumentations partent dans tous les sens. Les règlements mis en place sont contournés par l’assistance au profit de certains candidats.
l’épreuve. La première journée de l’au- dition publique des postulants au comité de réconciliation nationale s’est tenue hier au palais de verre à Anosy. Les aspirants issus de trois régions, à savoir Anala- manga, Itasy et Vakinan- karatra ont soutenu leurs motivations devant le comité de sélection, lors d’une séance ouverte au public. Après le tirage au sort d’une ques- tion, le candidat dispose de cinq minutes pour se pré- parer. Un temps de dix minu- tes lui est accordé par la suite pour répondre aux questions. D’une manière géné- rale, les réponses avancées par les candidats sont basées sur leurs domaines de spé- cialités. Ainsi, le public a l’impression d’assister à un entretien d’embauche, pen- dant lequel les candidats présentent leurs atouts.
Rigoureux, les membres du jury composé des huit commissaires de sélection présents, et du général Monibou Ismael qui assiste les entretiens par visiocon- férence scrutent les répon- ses des candidats à travers des grilles de notation, et par des questions de relance ou
de précision. Surpris par la tournure des questions, cer- tains candidats se perdent dans les détails. Pourtant, le comité de sélection a annoncé les critères de notation, à savoir la compréhension de la mission, la vision et les expériences sur le fampiha- vanana et la connaissance des régions que les candi- dats veulent représenter.
Clairsemé.
Bien que la séance ait été ouverte au public, le Palais de verre d’Anosy était trop grand. Mis à part les journalistes présents, l’assistance était surtout composée de la famille et des proches des can- didats. Ainsi, la séance d’au- dition publique devient une audition «familiale». Peu informé, le public au sens large du terme n’était pas au rendez-vous, d’autant que la communication sur la séance n’a été faite que deux jours auparavant. Les candidats admissibles ont été, par ailleurs, conviés à quitter la salle «pour égaliser les chances de chacun. Ceux qui s’obstinent à assister aux entretiens seront disqualifiés », martèle Djacoba Em- manuel Tehindrazanarivelo, président du comité de sélec- tion des membres du Conseil du fampihavanana Malagasy.
Le processus de sélection des membres du CFM suit les étapes annoncées dans les termes de références de l’appel à candidature. Malgré la rigueur mise en place, cer- taines situations échappent aux membres du jury. Parmi l’assistance, certains diffusent directement par télé- phone ce qui se passe dans la salle. Cette situation lèse les premiers impétrants et permettent à certains candidats de mieux se préparer
À l’issue de cette étape d’entretien public, le comité sélectionnera les deux meil- leurs candidats par région qui seront les membres titulaires et suppléants du CFM. La liste nominative sera, par la suite, proposée au président de la République, pour être ente- rinée avec son quota de onze conseillers. Le Conseil du fam- pihavanana Malagasy rem- placera ainsi le Filankevitra fampihavanana malagasy (FFM) dirigé par le général Charles Rabotoarison.
Andry Rialintsalama