Un régiment interarmes constitué de près de trois cents commandos va frapper d’une main de fer dans cinq régions. Des hélicoptères, des avions et une mitrailleuse semi-lourde seront utilisés.
Un arsenal militaire et trois cents hommes régis par une discipline de fer vont à la reconquête des zones rouges du Sud. « La mise en place d’un régiment interarmes dans le Sud bat actuellement son plein. Deux compagnies comptant cent-vingt combattants chacune sont en passe de constitution pour donner un coup de pouce dans la lutte contre l’insécurité. Un effectif en charge de la logistique va s’y ajouter. Ces hommes couvriront les régions Ihorombe, Atsimo Andrefana, Atsimo Antsinanana, Anosy et Androy », lance le général de brigade Théophile Rakotonirina, deuxième adjoint du Chef d’État-major Général de l’Armée Malgache.
Crème de l’armée malgache, ces éléments d’élite prêts à en découdre seront triés sur le volet dans les plus grands corps militaires de la Grande Île. Des parachutistes du 1er Régiment des Forces d’Intervention (1er RFI), de fleurons de l’armée de l’Air issus de la Base Aéronavale d’Ivato (BANI) ainsi que de la Base Aérienne Tactique (BATAC) à Arivonimamo seront entre autres de cette opération de sécurisation, ainsi qu’une petite armée de fantassins des plus qualifiés. Des militaires surentraînés, formés au Centre National d’Entraînement de Commandos (CNEC) à Ambatolaona vont eux aussi mettre leurs acquis et expériences à l’épreuve des hordes de dahalo les plus redoutés du Sud.
L’entrée en scène de ce régiment interarmes est prévue au début de l’année 2018. Le quartier général sera basé à Ihosy, où l’armée dispose déjà d’une compagnie. A pied d’œuvre dans l’effectivité du projet, des techniciens y ont déjà fait de nombreux déplacements.
Attaques concentrées
L’État-major général de l’armée annonce que les armes utilisées seront à la hauteur de l’envergure de l’espace couvert.
« Le recours aux libellules de fer et aux avions légers de l’armée sera préconisé pour les vols reconnaissance. C’est là qu’interviennent les pilotes des forces aériennes du Bani et du Batac », poursuit l’adjoint du CEMGAM.
L’armée de l’Air malgache possède en effet des hélicoptères Alouette II ainsi que des avions Tetras. L’officier général indique dans la foulée qu’une mitrailleuse semi-lourde sera utilisée. Dans le concret, cette machine de guerre sera montée sur un véhicule tout-terrain tactique qui sera intégré à l’arsenal cracheur de feu et de projectiles mortels, déployé sur le champ de bataille.
Des envois et des positionnements de pelotons prêts à livrer bataille dans les points névralgiques sont également prévus. Des buggys et des quads montés par des hommes armés vont pour leur part sillonner les zones d’incidence et passer au peigne fin les lieux de retranchement potentiels des dahalo. Des centres opérationnels ou encore des postes de commandement secondaires seront de ce fait implantés dans certaines circonscriptions où sont concentrées les attaques de bandits de grand chemin.
« Cette opération est inscrite dans les lignes budgétaires du ministère de la Défense Nationale. Elle est prévue dans la loi de Finances initiale 2017 », confie le général Rakotonirina.
Des sites d’atterrissage des aéronefs de l’armée, mobilisés dans cette opération de grande envergure sont localisés. L’État-major travaille de concert avec l’aéroport de Madagascar ainsi que l’Aviation Civile de Madagascar dans l’opérationnalisation de ses appareils.
Seth Andriamarohasina