L’avancement technologique a-t-il déjà pris de l’ampleur dans les entreprises ? L’Association of Human Resource Professionals of Mauritius (MAHRP) dit que oui.
À en croire Areff Salauroo, président du MAHRP. «Nous ressentons des changements à divers niveaux dans différentes entreprises mais cela passe inaperçu», explique-t-il. Selon lui, si le secteur manufacturier fait partie de ceux à avoir le plus investi dans la mécanisation et l’automatisation de leurs opérations, le secteur des services n’est pas en reste de par la nature de ses activités.
«Prenez l’exemple des guichets automatiques dans le secteur bancaire. Les gens ne le réalisent peut-être pas, mais c’est là un bel exemple d’automatisation dans le secteur. Un guichet remplace facilement dix personnes et fonctionne sur un système 24/7.» L’avancement de la technologie et de la robotique devrait, à terme, mener à ce que les spécialistes appellent une «jobless economic growth», rappelle Areff Salauroo. D’ajouter que les chiffres du taux de chômage doivent tenir compte du nombre d’emplois qui disparaissent à cause de la technologie et de la robotisation.
Engouement
Comment faire pour s’adapter à cette situation ? Areff Salauroo est d’avis qu’il faudra revoir le fonctionnement, le curriculum des établissements scolaires. «Il faudra de plus en plus mettre l’accent sur le STEM (Science, technologie, engineering et mathématiques)», avance-
t-il. Or, à Maurice, les choix d’études se font trop souvent par «engouement», déplore le président du MAHRP. Il cite, à titre d’exemple, la ruée vers les études de comptabilité et de médecine.
Le problème, dit-il, c’est le manque de planification du marché de l’emploi sur le long terme, en tenant compte de l’impact de la technologie et des besoins futurs des différentes industries. Citant des études effectuées à l’étranger, Areff Salauroo souligne que 65 % des élèves qui sont actuellement en primaire vont pratiquer dans 20 ans un job qui n’existe pas encore. Raison pour laquelle il devient plus qu’urgent pour le gouvernement d’élaborer un plan d’au moins 30 ans sur le sujet, préconise le président du MAHRP.
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