Les ouvriers ont déterré des dépouilles mortelles dans la zone d’extension de l’aéroport qui s’étend dans un ancien domaine militaire.
Des corps enfouis sous le terrain d’aviation. Découverte macabre à l’aéroport international d’Ivato jeudi après-midi. Les ouvriers travaillant sur le projet d’extension sont tombés sur un os. En effectuant un terrassement du côté de la Base Aéronavale d’Ivato (BANI) où seront bâties de nouvelles infrastructures aéroportuaires, le godet d’un excavateur est tombé sur une sorte de cercueil. Rongée par la rouille au fil des décennies, la caisse métallique dans laquelle ont été retrouvés les restes humains en question était devenue friable. Elle a été de ce fait déterrée à la pelle, pour ne pas l’abîmer davantage. Lors de son ouverture, une vingtaine d’os longs quasi-intacts s’y trouvaient encore. Cette découverte macabre a été effectuée à près de trois mètres de la surface. Ceci est une première bien que les travaux battent leur plein dans la zone d’extension depuis le mois de juin.
«Aucun tombeau n’est répertorié sur le terrain où ces ossements ont été retrouvés. En revanche, les lieux ont un passé riche en histoire. De ce fait, il pourrait bien s’agir de corps de nos compatriotes qui ont bataillé contre l’emprise coloniale, au prix de leur propre vie», analyse une source auprès de la commune d’Ivato.
Néanmoins, le fait qu’ils ont été mis en bière et enterrés isolément jusqu’à une telle profondeur, dans un ancien domaine de l’armée, a de quoi titiller l’esprit.
En tout cas, il serait peu probable qu’il y ait eu des funérailles de fortune ou que des dépouilles y aient été enterrées à la hâte.
Casse-tête
La détermination du nombre exact des corps déterrés relève d’un casse-tête et leur identification est une autre paire de manche. Les ossements ont été déplacés après un rituel de coutume.
«Le cimetière d’Ivato étant arrivé à un point de saturation, les restes mortels retrouvés ont été enterrés samedi dans celui de la commune d’Anosiala. Nous avons fait le nécessaire pour que la mise en terre se fasse dans le respect de la dignité des morts», poursuit la même source auprès de la commune d’Ivato.
À l’aéroport, les travaux se poursuivent. Ils sont prévus s’achever en 2020. Les coûts s’élèvent à 120 millions d’euros.
Seth Andriamarohasina