Un évènement modeste par ses aspects, mais colossal par l’idée qu’il véhicule, qui est de fédérer tous les joueurs de guitare de la ville des mille sans exception. Gitaran’Iarivo s’est parfaitement bien déroulé samedi après-midi, dans cette antre de la culture malgache qu’est l’IKM Antsahavola.
L’occasion était pour les mélomanes de Tanà de s’abreuver d’un après-midi de pur moment de guitare, dans un spectacle d’une intensité notable où l’entente musicale ainsi que la fusion des genres ont régné. Une combinaison de genres qui n’a en rien gâché les personnalités propres ainsi que les styles individuels de chaque participant.
Le « kianja de l’IKM », comme on dit, a été le lieu de cette démonstration de talents où rythmes, harmonie et gammes ont ravi toutes les oreilles. En tout, une trentaine de guitaristes, tous âges et expériences confondus se sont relayés durant près de trois heures pour bercer un public calme et attentif. Tellement, le spectacle a offert une grande diversité de style qu’on a eu l’impression d’être à un concert acoustique classique. À d’autres instants, on se serait cru à un des spectacles de « Lôlo sy ny tariny» ou de « Mahaleo ».
Même par moment, l’ambiance a suggéré une note latine, comme si on était en face d’un spectacle de flamenco autour d’un feu de joie. Les participants ont su interpréter des morceaux célèbres à la perfection. Ce qui a créé ces impressions d’avoir été transporté directement dans un autre univers en passant par le folk, le rock, le blues, du latino, et même un peu de jazz.
Le répertoire était varié, au même titre que les performances. Comme on dit, « il y a des bas et des hauts », les participants ont été composés tant de professionnels reconnus que d’amateurs.
Opportunité
Ces derniers n’ont pas du tout démérité quant aux applaudissements qu’ils ont eus de la part du public. Pour le cas de la petite Voara de Fangia Kalo gasy, c’était tout à fait autre chose. En effet, encore une fois, cette jeune fille nous a démontré avec ses performances aux chants qu’elle évolue déjà dans un tout autre niveau, en ce qui concerne le « kalo gasy »
Parmi la trentaine de participants, on remarque un très grand nombre d’adolescents, pour ne pas dire des enfants en bas âge. Un fait tout aussi étonnant, vu la parfaite maîtrise de certains dans l’art de la guitare. On notera tout de même quelques petits bémols de la part de certains participants, probablement dû au manque d’expérience quand il s’agit de jouer face à un public. À ce stade, le concert a été une belle occasion pour certains de ces jeunes de montrer, le temps de deux morceaux, une restitution publique des pratiques qu’ils ont effectuées à la maison au préalable.
« C’est, en quelque sorte, un tremplin qui permettra à ces jeunes de tisser des relations dans le domaine musical, tout en enrichissant leurs expériences respectives. L’évènement prône toujours l’ouverture, c’est pour cette raison que l’on n’a émis aucune restriction tant sur l’âge que sur l’expérience lorsqu’on a publié l’appel à participation », a expliqué Raveloson Aina, un des organisateurs de l’évènement.
Harilalaina Rakotobe