Le FMI dresse un rapport sur le décaissement des 86 millions au titre de la FEC. Il a insisté sur le taux d’inflation et l’indépendance de la Justice.
Les réformes se sont poursuivies dans l’administration des recettes et les recettes budgétaires ont été supérieures aux objectifs, précise le rapport des services du Fonds monétaire international (FMI) sur l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit. Toutefois, le hic se trouve au niveau de la non-maitrise de l’inflation. Celle-ci était à 7 % en fin 2016 pour s’accroître à 8,5% en 2017.
Le rapport souligne, par ailleurs, que le creusement du déficit courant dans l’intensification des investissements publics et du travail de reconstruction devrait pouvoir être financé, de manière viable, grâce à l’aide publique concessionnelle et à l’investissement direct étranger, de même que les problématiques budgétaires liées à la Jirama et à la compagnie aérienne Air Madagascar. Le rapport indique qu’il est important de renforcer l’application et l’exécution du dispositif juridique de lutte contre la corruption ainsi que le respect de l’indépendance de la justice face à l’adoption de la loi régissant la lutte contre le blanchiment de capitaux. Les administrateurs recommandent, en outre, d’améliorer davantage la gestion des finances publiques, notamment à la faveur de mesures propres à accroître la transparence.
Le rapport fait état d’une évolution encourageante en 2016. Une amélioration boostée par les investissements publics, l’augmentation des exportations de textile et l’accélération de l’activité agroindustrielle. « La croissance s’est hissée à 4,2 % en 2016, son niveau le plus élevé depuis 2008. L’exécution de la loi de finances de 2016 était conforme aux objectifs du gouvernement. Les dépenses budgétaires ont été maîtrisées, encore que les résultats financiers de l’entreprise d’utilité publique Jirama se soient affaiblis vers la fin d’exercice ».
Efforts
Les administrateurs du FMI reconnaissent les étapes d’avancement franchies par Madagascar malgré les chocs climatiques ayant entraîné des surcoûts et des pertes estimées à près de 400 millions de dollars, notamment dans les besoins de transfert de l’État à la Jirama.
Pour rappel, le FMI accorde un appui budgétaire total de 304,7 millions de dollars au titre de la FEC (Facilité élargie de crédit). Le déblocage est conditionné par la réalisation de revues semestrielles, et se fera par tranche. Le Conseil d’administration de cette institution de Bretton Woods a accordé le décaissement de près de 43 millions de dollars en 2016, puis 86 autres millions le 28 juin dernier. Le montant total exact décaissé au titre de l’accord est à 93,41 millions de DTS, soit 129,61 millions de dollars.
« Les résultats enregistrés par Madagascar dans le cadre de son programme économique appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC) ont été solides. La stratégie des autorités visant à promouvoir une croissance plus inclusive et durable grâce au renforcement des investissements dans les infrastructures et le capital humain, à l’augmentation des dépenses sociales et à la poursuite de réformes structurelles, conformément au Plan national de développement, est appropriée. La réussite du programme passera par le renforcement de la capacité de gestion des investissements tout en sauvegardant la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette », précise David Lipton, Premier directeur général adjoint et Président par intérim du Conseil d’administration dans le communiqué, annexé au rapport.
Mirana Ihariliva