Au secours ! C’est l’appel lancé par quarante-deux organisations de la société civile (OSC), signataires d’une déclaration commune, lue à la presse, à Antaninarenina, hier. Témoins à l’appui, les exactions, abus, racket, tortures, exécutions sommaires, incendie de village, bref le non respect des droits de l’homme et autres excès, qui seraient perpétrés par les forces de l’ordre en charge de la lutte contre l’insécurité dans les zones rouges, ont été copieusement dénoncés.
« La lutte contre l’insécurité et le maintien de l’ordre est en train de devenir un massacre », déplore Thomas Emile Razafidremaka, « sojabe » et membre de réseau d’OSC, s’étant présenté à la presse comme témoins des dérives des forces de l’ordre dans le Sud de Madagascar, hier. L’un des méfaits fortement pointés du doigt par les OSC hier, est « l’exécution sommaire ». D’après Andrianirainy Rasamoely, qui a mené la conférence de presse hier, « souvent des personnes sont exécutées en vertu de simples accusations. Parfois, les forces de l’ordre sont utilisées par des opérateurs économiques ou hommes politiques pour éliminer la concurrence ».
Mettant en avant les résultats de l’opération de lutte contre les « dahalo », le général Jean Ravelonarivo, Premier ministre, a pourtant, farouchement défendu la stratégie étatique, devant la presse, jeudi. Devant les députés, lors de la séance de questions-réponses à l’Assemblée nationale, vendredi, les généraux, premiers responsables des forces de l’ordre, au sein du gouvernement ont affirmé leur intention de prendre des mesures contre les éléments nuisibles. « Donnez-nous leur nom et nous prendrons les mesures nécessaires, nous les jetterons en prison. Nous ne cautionnons pas ce genre de pratique », a, notamment, affirmé le général Didier Gérard Paza, secrétaire général à la gendarmerie nationale.
Garry Fabrice Ranaivoson