Malgré les six mois d’emprisonnement avec sursis de Jean Pierre Randrianamboarina, les étudiants maintient la pression pour le retour des cours hier.
Un signal fort pour les étudiants manifestants des universités publiques. Le tribunal a jugé Jean Pierre Randrianamboarina, hier, coupable de ses chefs d’accusation. Il écope, afin d’apaiser les tensions de six mois d’emprisonnement avec sursis. Ce vice-président de l’association des étudiants au département de Malgache, faculté des Lettres et Sciences Humaines (FLSH), a été accusé de différents chefs d’accusation comme la manifestation sans autorisation, les injures envers les fores de l’ordre ou même l’atteinte à la sûreté de l’État.
L’ambiance semblait calme chez les étudiants venus nombreux pour entendre ce verdict, hier, à Anosy. « Le plus important pour
l’instant est que Jean Pierre Randrianamboarina ait pu regagner sa maison et puisse suivre son traitement. La bataille pour le laver de toutes ces accusations est notre prochaine étape », a confié un étudiant de la FLSH. Cette bataille a commencé quatre heures avant ce procès dans le campus universitaire. Aussi les jours se suivent et se ressemblent à l’université d’Antananarivo depuis plus d’une semaine.
Appel
Après une intervention assez soft, peu de bombes lacrymogènes, jeudi, les forces de l’ordre ont de nouveau fait parler les bombes lacrymogènes et les grenades assourdissantes, hier. « Une agressivité » qui aurait été justifiée par les pierres lancées par les étudiants manifestants endommageant les fenêtres et les toits d’une dizaine de gargotes, jeudi.
Les revendications estudiantines ne se limitaient plus depuis jeudi à la reprise des cours. « Nous demandons la libération, l’acquittement de notre leader et des sanctions contre les éléments de l’état major mixte opérationnel de la région Analamanga qui ont agressé Jean Pierre Randrianamboarina », ont crié les manifestants, hier. Questionné sur la poursuite en justice de ces éléments de forces de l’ordre, Jean Pierre Randrianamboarina a avancé que sa priorité sera l’appel du verdict du tribunal d’hier.
« Je reconnaîtrai les visages de mes agresseurs. Ces derniers ont enlevé leur cagoule une fois arrivés à Betongolo. Mais il faut tout d’abord que je sois acquitté. Je pourrais ainsi soutenir les plaintes lancées par le Syndicat des enseignants chercheurs et chercheurs enseignants de l’enseignement supérieur de l’enseignement supérieur (Seces) ainsi que les étudiants », a avancé Jean Pierre Randrianamboarina. La Gendarmerie nationale a toutefois annoncé qu’une enquête sera ouverte
pour élucider cette affaire.
Une annonce qui n’a pas convaincu la principale victime de cette histoire. « C’est le Seces qui prend en charge entièrement mon traitement actuellement. La Gendarmerie nationale n’a encore rien fait jusqu’à aujourd’hui, je viens d’acheter des médicaments pour calmer mes palpitations et atténuer mes douleurs », s’indigne le vice-président de l’association des étudiants du département de Malgache. Une source au sein de la Gendarmerie nationale a pourtant avancé que la procédure est en cours pour rembourser le coût de soin.