À quelques jours de l’ouverture de la campagne électorale, les entités et les candidats commencent
à se manifester. À chacun ses méthodes, Omer Beriziky et le HVM sont les premiers à dégainer.
Au départ. À un peu plus d’une semaine de l’ouverture de la période de propagande des élections sénatoriales du 29 décembre, les listes de candidats sont déjà dans les starting-blocks et n’attendent plus que le starter. Les premiers à se montrer, ou à être présentés au grand jour, sont la liste conduite par Omer Beriziky, ancien Premier ministre, candidat dans la province d’Antsiranana, et les listes des candidats du parti « Hery vaovao ho an’i Madagasikara » (HVM).
Les Bleus ont présenté les personnes sélectionnées pour être leurs porte-fanions dans les six ex-provinces aux sénatoriales, lors d’une cérémonie, hier à leur quartier général à Antanimena. « Le principal critère retenu est la fidélité de la personne au parti et son engagement à faire valoir les valeurs du HVM », a déclaré Rivo Rakotovao, président national du parti au pouvoir, hier. Au regard des candidats présentés hier, toutefois, il semble que des critères comme la renommée et le potentiel financier des personnalités sélectionnées, surtout pour les têtes de liste, ont été pris en compte.
Un ancien Premier ministre, en la personne de Roger Kolo, par exemple, pour la province de Toliara, ou encore des chefs de région pour Antananarivo, ainsi qu’à Fianarantsoa, et un opérateur économique, Martin Bematana, exploitant forestier et de vanille dans la région Sava, pour la province d’Antsiranana. Pour le HVM, l’objectif est clair : gagner la majorité au Sénat. Et hier, le numéro Un du parti a déjà donné les mots d’ordre aux candidats sénateurs, « le respect de la discipline de parti ». Une mesure nécessaire, histoire d’éviter les déconvenues vécues avec l’Assemblée nationale.
Contesté
Pour l’ancien chef du gouvernement de la Transition, Omer Beriziky, qui se présente en tant que candidat indépendant dans la province d’Antsiranana, la position affichée est claire : une ligne critique envers l’État. Conviant la presse, hier, à sa résidence à Bel Air, l’ex-Premier ministre a soutenu que « ce qui m’a motivé à me présenter aux sénatoriales, est que le Sénat est une institution qui nous permet de conseiller, ou de critiquer le pouvoir, mais aussi de lui proposer des solutions »,.
Et l’ancien locataire de Mahazoarivo n’a pas été avare en critiques, hier, taclant la mauvaise performance de l’État, mais aussi rappelant son inaction dans la lutte contre les trafics des ressources naturelles. Celui qui, avant de quitter la Primature, avait remis une liste de trafiquants de bois de rose au président de la République, n’a pas manqué l’occasion d’hier pour redemander des comptes à l’État, sur la suite qu’il a donnée à ce dossier.
« Certains des membres du comité de pilotage de lutte contre les trafics, qui ont contribué à l’élaboration de cette liste, sont maintenant parmi les hauts responsables du ministère de l’Environnement. Alors, pourquoi n’entament-ils pas des poursuites », a pesté Omer Beriziky. L’ancien chef de l’Administration qui se défend de ne pas avoir eu le pouvoir et la latitude nécessaire pour mener à bien la lutte, fustige le pouvoir actuel, soutenant que « maintenant, vous avez avec vous la légitimité populaire. Alors, agissez ! »
La sortie d’Omer Beriziky, hier, n’est vraisemblablement pas dénuée d’intérêt électoral, son concurrent à Antsiranana, en tête de la liste HVM, est pointé du doigt comme impliqué dans des affaires douteuses. Un point qu’il a clairement laissé entendre, devant la presse, hier. Au-delà de la concurrence entre candidats, à quelques jours de l’ouverture de la campagne électorale, le système de votation, qui est d’un bureau par commune, est toujours autant contesté.
