La tendance devra aller vers la dépréciation de la monnaie nationale. L’embellie observée ces derniers jours n’est que passagère.
Fausse alerte. Les conditions ne sont pas encore réunies pour espérer un regain de santé à long terme de l’ariary. La légère appréciation observée ces derniers jours au niveau de la valeur de référence n’est que passagère, voire accidentelle. Alexandre Randrianasolo, secrétaire général du ministère des Finances et du budget, a affirmé hier que les rapports sur l’ariary qui lui parviennent sont, au contraire, assez pessimistes. Au contraire, la situation de la monnaie nationale aura encore tendance à se détériorer, dans les prochains mois.
« Même le projet de loi de finances 2016 prévoit que l’ariary continuera sa dépréciation, l’année prochaine. Donc l’appréciation constatée aujourd’hui n’est que passagère mais la tendance devra être établie par mois ou sur quelques mois », a expliqué le secrétaire général, en marge de la conférence de presse sur le 11e FED, hier.
Ces derniers jours, les observateurs ont été interpellés par un regain de santé inattendu de la monnaie nationale, face principalement à l’euro. L’ariary s’échangeait à près de 3 400 ariary sur le Marché interbancaire de devises (MID) après avoir culminé à plus de 3 600 ariary, il y a quelques semaines. D’après les explications techniques, cette situation est surtout expliquée par la chute de la valeur de la monnaie européenne, contrairement au dollar qui continue de gagner des points sur le marché international.
« D’une manière générale, le mois de novembre est marqué par l’arrivée des commandes des entreprises en vue des fêtes de fin d’année, ce qui implique une hausse de la demande en devises, donc une dépréciation de l’ariary. Ce n’est pas non plus, la période des rapatriements de devises. Ce qui implique que les causes d’une éventuelle appréciation sont surtout extérieures », a souligné un économiste.
Chute libre
La libéralisation du MID fait partie des exigences du Fonds monétaire international (FMI). Il y a quelques semaines, la Banque centrale de Madagascar avait
annoncé l’arrêt définitif de ses interventions afin de maintenir l’ariary à un niveau qui limiterait les impacts sur le coût de la vie. Depuis, l’ariary n’a donc pas cessé de dégringoler jusqu’à ce regain de santé inattendu qui pouvait laisser supposer le retour des interventions de la banque centrale. « Pas question », a répondu Alexandre Randrianasolo, hier, au Carlton.
Jusqu’où ira donc la chute de l’ariary C’est la question que tout le monde se pose à l’heure actuelle. Madagascar importe la grande majorité de ses besoins en produits de première nécessité, la dépréciation de la l’ariary impacte donc directement sur l’inflation.