La revendication de la rétrocession des îles Éparses à Ambohijatovo samedi s’est limité au dépôt de gerbes sur la stèle de commémoration du mouvement 1947. Aucun affrontement n’a eu lieu.
Consensus. Les Forces de l’ordre et les leaders du mouvement de revendication des îles Éparses semblent avoir trouvé un consensus samedi à Ambohijatovo. Après quelques pourparlers et quelques haussements de ton, ces derniers ont finalement été autorisés à déposer des gerbes de fleurs sur la stèle de commémoration du mouvement de 1947.
Puis, après avoir chanté un « Zanahary ô tahio ny tanindrazanay », tous se sont engouffrés dans leur voiture, laissant sur place quelques centaines de personnes qui réclamaient « davantage d’actions ». Aucun discours ni animation n’a été prononcé. Seul Alain Ramaroson a fait une petite déclaration aux journalistes venus en masse sur place, en affirmant qu’il ne s’agit pas de francophobie.
«On verra la suite. Ce n’est que le début », a-t-il souligné, tentant de sauver la face après avoir capitulé presque trop vite.
La place d’Ambohijatovo et ses environs ont été bouclés par les Forces de l’ordre, très tôt dans la matinée samedi matin. Plusieurs véhicules 4×4 pickup de l’Emmo-Reg remplis de militaires ont pris position pour boucler l’accès au jardin et au parking devant la stèle de 1947.
Site interdit
Vendredi, le ministère de l’Intérieur avait averti que toute manifestation publique à caractère politique était interdite à cause de la trêve de fin d’année. D’ailleurs, la manifestation prévue à Ambohijatovo n’avait pas obtenu l’autorisation du préfet d’Antananarivo tandis que la commune urbaine avait proposé le site d’Andohatapenaka pour la tenue de l’événement.
Dès huit heures du matin, des petits attroupements ont été vus aux environs près du restaurant Planète et du Cite Ambatonakanga. Des commerçants ont préféré fermer leurs boutiques « par précaution ». À neuf heures, les leaders du mouvement comme Joseph Yolande, Alain Ramaroson, René Rasolofo et Rajaonah Andrianjaka ont débarqué.
La tension a commencé à monter lorsque les forces de l’ordre ont repoussé la tentative des manifestants, conduits par les organisateurs d’entrer sur le site interdit. Alain Ramaroson a même accusé les militaires « d’avoir voulu donner un coup de pied à un de ses hommes ».
«L’attitude des militaires est une provocation, alors que nous avons essayé d’arranger les choses dès le début », a lancé le président du parti Masters. Finalement, le calme est revenu lorsqu’ils ont pu déposer les gerbes, mais sans les partisans du mouvement qui ont été tenus à l’écart.
Les leaders étant partis, quelques groupes d’irréductibles ont tenté en vain de faire remonter la tension en appelant une marche vers le consulat de France à Ambatomena, mais sans succès. De la poudre lacrymogène, sans doute répandue discrètement par les forces de l’ordre, ont également pollué l’air, et les environs d’Ambohijatovo se sont vidés petit à petit. Le calme est définitivement revenu vers 12h30.
Prévoyant d’éventuels débordements, les forces de l’ordre ont également renforcé la sécurisation des environs du consulat de France à Ambatomena. Des 4×4 remplis de militaires ont été vus sur place, renforcés par des éléments à pied qui ont également été postés dans les environs. Des informations sur l’existence d’un petit mouvement de panique du côté d’ Analakely ont circulé, mais elles n’ont pas pu être confirmées.