Embuches dans les enquêtes sur le trafic de bois de rose. Hier, sitôt arrêté, un suspect a bénéficié d’une liberté provisoire.
Une traque de plus d’un mois partie en fumée en quelques heures Un suspect dans l’exportation illicite de rondins de bois de rose poursuivi pendant plus d’un mois par des éléments du Bureau indépendant anti-corruption (Bianco) a bénéficié d’une liberté provisoire, hier après midi, par la Chaîne pénale anti-corruption. Selon une source au sein de l’Alliance Voahary Gasy (AVG), l’enquête va se poursuivre le 30 janvier 2016 à la Chaîne pénale anti-corruption.
Le suspect n’a pourtant été arrêté que dans la matinée d’hier. Selon une source proche du dossier, les éléments du Bianco ont surveillé pendant plusieurs semaines le domicile du suspect aux 67 Ha. Mis aux parfums de cette traque, il aurait déjà déserté son domicile pour ne plus y revenir. La surprise fut ainsi grande pour les enquêteurs quand ils l’ont aperçu hier matin aux 67Ha. « L’enquête au niveau du Bianco n’a duré que quelques heures car le Bianco a déjà monté tous les dossiers pour le présenter à la Chaîne pénale anti-corruption après les précédentes enquêtes déjà effectuées », précise une source proche du dossier. « Ce suspect n’est pas un baron du trafic de bois de rose. Néanmoins, il serait l’une des pièces maîtresses durant la négociation de vente illicite de rondins de bois de rose à l’étranger. Son arrestation devrait ainsi permettre de connaître et d’arrêter les cerveaux de ce trafic », a indiqué une source au sein de l’Alliance Voahary Gasy. Selon toujours cette source, le suspect aurait le même grade que Bekasy Johonfrince, déjà présenté devant la Chaîne pénale anti-corruption au mois de septembre.
Éclaircissements
Face à cette évolution, l’AVG a prévenu que l’accord signé le mois dernier avec le Bianco pour lutter contre le trafic de la richesse naturelle va suivre de très près cette affaire. « Nous demandons actuellement des éclaircissements sur la suite de l’affaire de Bekasy Johonfrince. Nous avons appris qu’il était déjà à l’étranger alors qu’il devrait encore répondre de ces actes. Le suspect arrêté hier bénéficierait-il encore de ce précédent cas », interpelle un responsable de l’AVG.
Depuis le début de l’année, l’AVG, suite aux alertes données par la presse locale, a estimé qu’environ 2000 tonnes de rondins de bois de rose ont été exportés illicitement. Vers la fin du mois de février, l’AVG a aussi annoncé, d’après son système de veille citoyenne, que quatre bateaux ont
déjà embraqué des rondins de bois de rose depuis le début de cette année. « Aucune saisie n’a été néanmoins effectuée par les autorités », s’indigne l’AVG.