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Jirama – Le recours aux groupes à gazole critiqué

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L’intersyndical des employés de la Jirama critique le choix du recours massif aux centrales à gazole. Une mesure qui va creuser la perte de la société, selon eux.

La réaction ne s’était pas fait attendre. L’inter­syndical des employés de la Jirama est monté au créneau hier pour critiquer les mesures prises par les dirigeants de cette société pour résoudre le problème de délestage. Il s’agit de la signature d’un nouveau contrat pour augmenter le recours aux centrales thermiques fonctionnant au gazole. Face à la presse, ils ont déclaré que cette option ne fera qu’aggraver les pertes que la société subit déjà avec l’utilisation des actuelles centrales fonctionnant au gazole.
« Alors que l’audit des anciens contrats n’est même pas encore fait, la Jirama signe déjà de nouveaux contrats. L’électricité qui sera produite avec ces centrales coûtera évidemment plus cher, alors que la Jirama vend moins cher chez les clients », déclare Neste Flavien Andria­nakena, un des leaders de l’intersyndical.
Mais les syndicalistes ne sont pas les seuls à avoir réagi sur cette information. Le gazole est un produit qui coûte plus cher que les autres sources d’énergie, autant en termes de prix que de consommation par kilowattheure (kWh) produit. Le litre tourne autour de 3 000 ariary, alors que l’huile lourde, par exemple, avoisine les 1 886 ariary. Au niveau de la consommation, un groupe qui produit un mégawatt (1 MW), par exemple, consomme près de 0,28 litre de gazole par kWh de gazole contre 0,25 litre/kWh de fuel-oil.

Zone d’ombre
« Tout le monde sait que le gazole coûte cher et n’est plus adapté à la Jirama si on veut son redressement. Alors, pourquoi  la direction générale de la Jirama s’entête-t-elle et continue de creuser le déficit de la société qui avait connu des pertes financières d’environ 300 milliards d’ariary à la fin de l’exercice 2014 et déjà 400 milliards d’ariary de perte cette année, selon les syndicats de la Jirama   », s’interroge un ancien haut responsable au sien de cette société d’État.
L’intersyndical a également soulevé des zones d’ombre à propos des contrats signés par la Jirama. C’est le cas, par exemple, de celui établi avec Agrekko qui venait à peine d’avoir un sérieux contentieux avec l’État à propos d’arriérés. Alors que le contenu de ce contrat qui concerne 40 MW reste à éclaircir,  il vient d’être révisé avec 20 MW supplémentaires. Il en est de même pour la société AFL Power qui va installer une puissance de 40 MW à Antananandrano. Jusqu’à ce jour, la Jirama n’a fait aucune déclaration sur les clauses de ce contrat.
Bref, le débat est encore loin d’être clos concernant l’option choisie par la Jirama pour résoudre la situation actuelle. Mais la contrainte temps constitue la circonstance atténuante dont pourraient bénéficier les dirigeants de la société. Les centrales à gazole sont faciles à installer, moins d’un mois selon le calendrier établi. Car avec la sècheresse qui va s’aggraver, la production des centrales hydroélectriques va baisser. Le délestage qui frappe déjà en ce moment pourrait donc durcir au fil des semaines.


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