Des projets de loi attendent la session extraordinaire de l’Assemblée nationale. Sa convocation pourrait, pourtant, attendre quelques jours supplémentaires.
Le temps presse. Pourtant, les institutions exécutives et législatives semblent aborder les affaires étatiques à leur rythme. La tant attendue session extraordinaire de l’Assemblée nationale devrait, en effet, attendre que les conditions politiques voulues par Hery Rajaonarimampianina, président de la République et ses ouailles soient réunies.
Le chef de l’État, le gouvernement, les députés et l’opinion s’accordent sur la nécessité de la convocation d’une session extraordinaire de l’Assemblée nationale. L’avenir du projet de loi de finance rectificative (LFR), ou encore le projet de loi sur la chaîne spéciale concernant les trafics de bois de rose et autres ressources naturelles endémiques, y sont suspendus. Si l’on se réfère à certaines informations actuelles, cependant, il est probable, sauf changement, qu’une session impromptue de l’Assemblée nationale, n’intervienne que dans la seconde moitié de ce mois de septembre.
Actuellement, Jean Max Rakotomamonjy, président de l’Assemblée nationale, est en voyage aux États-Unis pour prendre part à la 4e conférence mondiale des présidents de Parlement, qui se déroule au siège des Nations-Unies à New York. Le calendrier de l’événement prévoit que toutes les activités se tiendront du 29 août au 2 septembre. Une source parlementaire indique, toutefois, que « le président de l’Assemblée ne devrait être de retour que le lundi 7 septembre ».
Attente
La session extraordinaire de la Chambre basse pourrait attendre le retour du numéro un de Tsimbazaza. Sauf s’il a délégué les pleines prérogatives à son intérim. Mais ce n’est pas tout. La source faisant partie des chefs de file de la constitution de la majorité présidentielle affirme que la session impromptue de l’Assemblée nationale devra être précédée d’une rencontre entre le chef de l’État et les députés qui ont adhéré à son mémorandum de stabilité.
Un rendez-vous pour sceller le pacte de non agression et de soutien entre le locataire d’Iavoloha et sa nouvelle majorité. Il s’agirait surtout de rassurer le chef de l’État de la solidité de ce nouveau front à Tsimbazaza. Mais aussi de peaufiner les contours de l’accord, comme les mesures d’accompagnement. « La rencontre avec le président de la République attendra la retour de celui de l’Assemblée nationale », ajoute le député contacté.
A Sainte-Marie, samedi, le président Rajaonarimampianina a reconnu qu’en partie, la tenue de la session extraordinaire dépend de la constitution de sa majorité. Attendre que les paramètres politiques soient réunis semble logique, pour s’assurer du vote des projets de loi. Mais, il semble que les acteurs concernés se complaisent à prendre leur temps. En attendant la LFR, pourtant, aucun investissement public ne peut être engagé. Et depuis quelques mois, les instances publiques sont sous perfusion. Des inculpations pour trafic de bois de rose qui restent, pour l’heure, sans suite pourraient, du reste, attendre la chaîne spéciale.
Une session extraordinaire sans heurt devrait, par ailleurs, servir de gage d’une stabilité institutionnelle et politique recouvrée, à faire valoir devant la délégation du Fonds monétaire international attendu dans
nos murs, incessamment. L’attentisme autour de la session extraordinaire pourrait aussi concerner le gouvernement. Les voix grondent sur un possible remaniement au lendemain des résultats officiels des élections communales. Les proclamations devraient se faire à partir du 12 septembre. La LFR pourrait, éventuellement, être destinée à une nouvelle équipe gouvernementale.