Des fissures sont constatées au niveau de la digue Fiherena. Elle n’a été que partiellement réparée après sa rupture en 2013.
La réhabilitation et la fortification de la digue Fiherena à Toliara qui ont été terminées à 70%, après les dégâts causés par le cyclone Haruna, en février 2013, restent toujours précaires pour les riverains du fleuve. En effet, depuis quelques semaines, des fissures sont observées au niveau de ces ouvrages rénovés à moitié, causant actuellement un déversement d’eau dans les champs de cultures situés en bordure du fleuve.
« Depuis fin novembre, nous avons remarqué l’apparition d’eau qui immerge peu à peu nos champs de maïs alors qu’aucune goutte de pluie n’est tombée jusqu’à présent. Nous avons constaté des incisions au niveau de la digue, surtout à Ankoronga, et de ses fentes s’échappe de l’eau provenant du Fiherena », a fait savoir Dimbisoa, agriculteur à Miary.
Cette situation a alerté tous les riverains du fleuve à tel point qu’ils ont tiré la sonnette d’alarme la semaine dernière, pour avertir les autorités locales et le gouvernement afin de trouver au plus vite une solution avant la tombée des pluies. Il fait, en effet, l’objet de craintes qui constituent une épée de Damoclès sur la tête des Tuléarois et des riverains du Fiherena. « Nous souhaitons vivement que ces responsables voient de près la situation qui s’aggrave de jour en jour. Nous avons l’impression d’être laissés à l’abandon car à chaque saison des pluies, nous nous exposons toujours au danger », souligne le premier adjoint au maire de la commune rurale de Miary.
Ouvrage de grande envergure
Profitant du passage à Toliara, la semaine dernière, de l’administrateur de la Banque africaine pour le développent (BAD) pour Madagascar, Soraya Mellali, et du représentant-résident de l’institution a` Madagascar, Abdelkrim Bendjebbour, le chef de la région Sud-ouest, le colonel Jules Rabe, a sollicité la réfection totale de cette digue. « Nous sommes conscients du danger, mais comme c’est un ouvrage de grande envergure, cette année nous allons procéder à l’étude préalable du dossier avant de nous prononcer », a confié Abdelkrim Bendjebbour.
De ce fait, les grands travaux financés par des bailleurs internationaux pour cet ouvrage ne seront pas encore pour aujourd’hui, même s’il s’agit de faire face à un danger imminent. Un responsable du service des travaux publics de Toliara nous a déclaré que la construction d’un grand chantier comme celui-ci ne doit se faire qu’en période sèche « En cas de crue cette année, seule l’entreprise
qui était chargée de la reconstruction de cette digue en 2013, peut faire face à cette situation, bien que n’ayant pas été payé, sa base et ses matériaux sont toujours sur place », précise-t-il.
Francis Ramanantsoa