Quantcast
Channel: L'Express de Madagascar
Viewing all articles
Browse latest Browse all 13398

Inflation – Mahafaly dénonce une déstabilisation économique

$
0
0

Déstabilisation. Le terme est, une nouvelle fois utilisé, l’argument, une nouvelle fois, soulevé par un responsable étatique pour se défendre d’une problématique du moment. Cette fois-ci, il s’agit d’une contre-attaque face à l’inflation des produits de première nécessité (PPN), le riz, notamment. Et c’est Solonandrasana Olivier Mahafaly, Premier ministre, qui mène la riposte.
Lors d’une rencontre avec des représentants des habitants de Tolagnaro, qui se sont plaints de l’inflation galopante des PPN, surtout, du riz, hier, le locataire de Mahazoarivo a soutenu « Il n’y a aucune raison pour que le prix du riz, celui des PPN augmentent. Surtout que les prix sur le marché international sont en baisse. Je réitère, il ne devrait pas y avoir d’augmentation des prix des PPN. (…) Il s’agit d’une déstabilisation économique ».
La collecte, l’importation et les stocks des PPN, particulièrement, du riz, est, à Madagascar, contrôlé par un consortium familial plus ou moins structuré et formel, qui influe grandement sur le marché. Le passé du pays témoigne que ces puissantes familles ont déjà utilisé leur emprise sur les PPN, en articulant délibérément une hausse des prix pour manifester leur mécontentement envers les dirigeants, voire pour affaiblir le pouvoir. Ce qui pourrait expliquer les affirmations du chef du gouvernement.
Sans écarter l’hypothèse d’une manœuvre déstabilisatrice des puissants du marché des PPN, Rado Ratobi­saona, enseignant à l’Institut d’étude politique (IEP), de Madagascar, indique que la situation serait dû aussi à « un manque de clairvoyance et d’anticipation », dans les décisions politiques prises. Selon ses explications, dans une optique de relance, l’inflation est nécessaire.

Déstabilisateurs
La loi de finance prévoit, justement, un seuil d’inflation à hauteur de 7,5%, pour favoriser cette relance et amener à des créations d’emplois. Assortie d’une baisse du taux directeur, cette augmentation des prix délibérée est destinée à inciter les opérateurs privés, surtout, à investir et à contracter des prêts. Selon l’enseignant de l’IEP, le pays est, pourtant, en passe de s’engouffrer dans une spirale inflationniste.
Une situation causée par « une défaillance dans le système économique », mais aussi, les conséquences de décisions politiques qui pèsent lourdement sur le pouvoir d’achat. « Il s’agit de définir une politique de relance avec des prévisions pour anticiper les chocs sur le pouvoir d’achat. Ce qui n’est pas le cas », ajoute-t-il. Contrairement aux prévisions étatiques, l’inflation prend le dessus sur le pouvoir d’achat des ménages et crée les conditions propices à « la déstabilisation économique ». L’augmentation des salaires n’a pas suivi la cadence. Et les faveurs accordées par la loi budgétaire n’a, visiblement, pas incité le secteur à massivement investir et contracter des prêts.
Des choix imposés par les accords avec le Fonds monétaire international (FMI), concernant le retour à la vérité des prix, sur le carburant, par exemple, impactent, aussi, sur le marché des PPN. Lors de son intervention à Tolagnaro, le Premier ministre, a ordonné au ministère du Commerce d’œuvrer pour stopper l’hémorragie économique. « Le retour à la vérité des prix signifie un désengagement de l’État. Le ministère du Commerce ne peut rien faire sur la fixation des prix. Tout dépend de la loi du marché. (…) La vérité des prix incite, par ailleurs, une coalition des quelques opérateurs qui contrôlent les produits stratégiques pour leur profit », explique, cependant, l’enseignant Ratobisaona.

Garry Fabrice Ranaivoson


Viewing all articles
Browse latest Browse all 13398

Trending Articles