L’article 7 du code de la communication médiatisée relatif à l’accès aux informations constitue une sérieuse entrave à la pratique du journalisme.
Fini la publication dans les journaux de documents top secret. Il n’y en a pas eu beaucoup mais il n’y en aura plus jamais. Les documents relatifs au détournement des subventions pour les communes dans lesquelles de hautes autorités sont mises en cause sont certainement les derniers. Une publication qui a visiblement mis mal à l’aise le gouvernement ce qui a déclenché le changement de l’article 7 du code de la communication . Initialement il a été stipulé comme suit « Le journaliste et tout citoyen ont droit d’accès à toutes les sources d’ information dont les données et les statistiques. Le journaliste a le droit de s’informer sur tous les faits d’intérêt public ».
Après «curetage» il est devenu ainsi. «Le journaliste et tout citoyen ont droit à toutes les sources d’information. Le journaliste a le droit de s’informer sur tous le faits d’intérêt public sauf dispositions spécifiques régissant le domaine. Les conditions, les modalités et les procédures relatives à l’accès aux documents administratifs des organismes publics seront définies par un texte spécifique « .
On voit où l’État veut en venir. Les journaux n’auront plus le droit de publier des données, statistiques et documents officiels des organismes publics d’où qu’ils viennent. On sait ce qu’il veut signifier par «dispositions spécifiques» et «texte spécifique». C’est tout simplement une interdiction formelle .
Dossier ficelé
Ce privilège sera certainement réservé aux médias de la Présidence ,seuls autorisés à accéder au site des Chinois de Jiuxing Mines jeudi à Soamahamanina pour relater la «vraie» vérité. Une communication qui n’intéresse guère la presse privée.
C’est plus la population et l’opinion en général qui se trouve lésée par cette disposition complètement contraire aux dispositions constitutionnelles. Comment peut-on avoir droit à l’information quand on verrouille son accès à la presse ?
Les électeurs ont un droit absolu de connaître la gestion des finances de l’État, les avantages et émoluments accordés aux autorités dans les institutions, la gestion des sociétés et entreprises d’État, l’utilisation des aides internationales, les investissements faits par l’État, la passation des marchés, les transactions douanières… C’est en fait tout cela que l’État veut masquer à travers cet article 7. Cela prouve le manque manifeste de volonté de l’État de lutter contre les trafics, les détournements de fonds, la corruption, d’adopter la bonne gouvernance. Un pouvoir résolu à mettre fin à tous ces fléaux solliciterait le service de la presse et donnerait tous les moyens et la protection nécessaire pour l’aider dans sa tâche. Hélas , c’est la presse au service de la pègre qui a ses faveurs. Tant pis.
La rédaction