Quantcast
Viewing all articles
Browse latest Browse all 13398

Sommet de la francophonie – Le directeur général de la Seimad sur la sellette

Le remplacement du directeur général de la Seimad est fortement envisagé. Le ministre auprès de la présidence en charge de l’Aménagement du territoire évoque une défaillance.

Défail­lance. Tel serait l’argument retenu pour motiver une intention de limoger Olivia Ratsiferana, directeur général (DG), de la Société d’équipement immobilier de Madagascar (Seimad). Rien d’officiel, pour l’heure, sur cette intention d’évincer le directeur général de la société Seimad. La décision devant être débattue et adoptée par le conseil des ministres.
Seulement, à entendre Narson Rafidimanana, ministre auprès de la présidence en charge de l’Aménagement du territoire et des projets présidentiels, sa décision serait déjà prise. Selon ses explications, l’actuel DG « est défaillant ». Olivia Ratsiferana aurait des difficultés, notamment, dans la recherche de partenariat pour optimiser et maintenir la cadence de la concrétisation des projets de la Société d’équipement immobilier. Il y aurait, également, quelques hics dans la gestion de la société.
Ce qui expliquerait le fait que, depuis quelques semaines, ce soit le numéro 2 du gouvernement qui soit en première ligne lors des visites de chantier, ou encore, les sujets concernant le chantier du village de la francophonie, notamment. Lors de sa prise de fonction officielle, en mai 2015, la première responsable de l’organe exécutif de la Seimad avait annoncé que désormais, l’entreprise d’État lèvera le pied sur les logements sociaux.
« La Seimad tendra vers de nouveaux projets, de nouvelles visions », avait déclaré Olivia Ratsiferana lors de sa prise de fonction, en mai 2015.

Désaveu
Le projet de village de la francophonie ou « village Voara », sur la route digue incarne cette « nouvelle vision ». La société immobilière s’est même glorifiée du fait que le coût du chantier soit « entièrement », pris en charge par les fonds propres de la Seimad.
Le site est prévu comprendre un bâtiment de cinq étages et un autre de sept étages, 220 appartements, un hôtel d’une dizaine d’éta­ges, une galerie commerciale et artisanale, une salle de conférence, ainsi que, deux salles de cinéma. Le projet pourrait, toutefois, coûter sa place au DG de la Seimad, à condition que son remplacement soit acté par le conseil des ministres. Depuis quelques semaines, en effet, il est constaté que les travaux du « village Voara », tournent au ralenti. La Seimad avait, pourtant, assuré que le chantier sera livré en octobre.
« Il y a eu une erreur de communication de la part de la Seimad. En réalité, seule la galerie artisanale est prévue être prête pour le sommet de la francophonie. Le chantier sera, cependant, mené à terme. Les autres bâtiments du site serviront d’édifice immortalisant l’accueil du sommet par Madagascar. J’affirme, toutefois, que tous les chantiers destinés à l’accueil du sommet seront prêts à temps. C’est un défi étatique mais, aussi, personnel », déclare, toutefois, le ministre Rafidimanana.
Un changement de plan et de discours qui sonne comme un désaveu des responsables de la Seimad qui ont mené la campagne de communication du « village Voara ». Les lois de finances initiales et rectificatives prévoient, par ailleurs, une enveloppe pour financer la construction du village de la francophonie et des deux voies rapides destinées à accueillir le sommet. Une prévision, qui contredit les affirmations selon lesquelles le chantier de la route digue est « entièrement », à la charge de la Seimad.
Un détail qui pourrait expliquer les difficultés de la direction de la société d’État à trouver des partenaires. L’initiative d’un rempla­cement du DG de la Seimad pourrait également, s’expliquer par un souhait de changer de collaborateur pour cause d’incompatibilité.

Nouveau ministre-nouveau PCA

Selon les explications reçues, Luc Rakotonirina n’est plus le président du conseil d’administration (PCA), de la société Seimad, il a été remplacé par Mimosa Seraphin, directeur de cabinet du ministère auprès de la présidence en charge de l’Aménagement du territoire. « Il est de pratique que le PCA de la Seimad soit issu du ministère de l’Aménagement. Depuis quelques années, cette pratique, a toujours fait que le poste est occupé par le directeur du cabinet du ministre en place. Comme l’ancien a quitté le ministère avec son ministre, c’est l’actuel directeur de cabinet qui l’a remplacé », indique une source avisée. Un changement de tête qui amène, probablement, un changement de démarche. Une possible explication, également, de l’intention de remplacer le DG de la société immobilière.

Garry Fabrice Ranaivoson


Viewing all articles
Browse latest Browse all 13398

Trending Articles