Changement de tactique dans la lutte contre les dahalo. Les forces armées restent discrètes mais le plan sera bientôt opérationnel.
Plan B. L’État et les forces armées sont résolus à adopter une nouvelle approche dans la lutte contre les « dahalo ». Les chefs militaires ont annoncé vendredi un réajustement tactique en matière de communi- cation au niveau ministériel, notamment. Le général Jean Ravelonarivo, Premier ministre a annoncé, hier, qu’une nouvelle stratégie, qui semble au niveau opérationnel est engagée dans le cadre de l’opération « Fahalemena ».
En marge de la cérémonie militaire pour rendre un dernier hommage au désormais chef d’escadron Andriatina Rafalihery, après un avancement à titre posthume, au camp Philibert Ramarolahy, Betongolo, tous les responsables qui se sont adressés à la presse ont reconnu la nécessité d’adopter une nouvelle stratégie dans la lutte contre les « dahalo ». Selon le Premier ministre, « c’est une stratégie confidentielle ». À l’entendre, néanmoins, elle devrait surtout concerner trois endroits, où les actions des voleurs de bovidés sont particulièrement violentes et meurtrières.
Les districts d’Ankazoabo Atsimo et Betroka, où des militaires sont tombés sous les balles des « dahalo », devraient figurer parmi les zones où un réajustement stratégique sera engagé. « Parmi eux figurent des anciens militaires qui connaissent nos manœuvres », a ajouté le chef du gouvernement. Ce qui aurait aussi nécessité un changement de tactique.
Dissonance
Mettant d’emblée en avant le caractère confidentiel de la nouvelle stratégie, le Premier ministre est resté laconique sur le sujet. Mais une dissonance a été perceptible entre les interviews accordées aux journalistes, hier. « Les dahalo, utilisent des armes meurtrières. Celles des militaires sur terrain seront donc renforcées en conséquence », a déclaré le locataire de Mahazoarivo. Le général Ravelonarivo a même
ressorti le terme « guerre ».
Lors de leur conférence de presse de vendredi, les chefs militaires ont, pourtant, baissé le ton et ont écarté le mot « guerre », des termes utilisés dans le cadre de l’opération « Fahalemana ». Hier, les discours des généraux Dominique Rakotozafy, ministre de la Défense nationale et Béni Xavier Rasolofonirina, chef d’État-major général de l’armée Malagasy (CEMGAM), ont même indiqué une volonté de miser, à long terme, sur la communication avec les « dahalo ».
« Dans la lutte contre les dahalo, la répression et l’utilisation des armes n’est pas la finalité. Il est nécessaire de chercher une autre solution, de les convaincre à cesser leur méfait, en leur proposant une alternative, du travail notamment. (…) », sont les paroles entendues, hier. Face à l’ampleur de la situation et les suspicions d’exactions dans la plupart des interventions de leurs éléments, les forces armées semblent envisager d’autres approches, surtout sur le long terme. Le Premier ministre lui, paraît plus porté sur une réponse coercitive afin de juguler la brutalité des « dahalo ». Une publication des grandes lignes de la nouvelle stratégie confidentielle pourrait être nécessaire afin d’éclairer l’opinion.