Inculpé de faux et usage de faux, le politicien a été placé sous mandat de dépôt, hier. Une détention préventive à la suite d’une plainte déposée par des membres de sa famille.
Antanimora. C’est dans cette maison d’arrêt de la capitale qu’Alain Ramaroson, homme politique et ancien membre du Conseil supérieur de la Transition (CST), attendra le procès qui décidera de son sort. Une poursuite judiciaire qui découle d’un conflit familial.
Selon les informations, Alain Ramaroson est accusé « de faux et usage de faux ». Selon les explications d’une source judiciaire, suite à une plainte déposée par « un membre de sa famille », la compagnie de la gendarmerie de Tana ville a pris en main le dossier. L’enquête menée par les forces de l’ordre terminée, l’ancien président de la commission de défense au sein de la Chambre haute de la Transition, a été déféré devant le tribunal d’Anosy, hier, où il a été auditionné par le doyen des juges d’instruction.
À la suite de cette audition, l’homme politique a été placé sous mandat de dépôt dans la soirée même, en attendant la date du procès qui n’a pas été communiqué par la source contactée. D’après une source pénitentiaire, « Alain Ramaroson a débarqué à la prison d’Antanimora vers 19 heures ». Pour en revenir aux faits qui ont conduit le président du parti Masters en détention provisoire, « un de ses proches parents », a décidé d’intenter une action en justice à son encontre « pour cause de conflit d’héritage ».
Alain Ramaroson serait le gestionnaire de l’héritage familial de cette famille d’industriels. L’origine du conflit familial qui n’a pas, visiblement, pu être résolu à l’amiable, serait un terrain parmi des héritages communs.
Délit de droit commun
« Selon le motif de la plainte, il a usé d’une lettre de procuration d’une personne décédée depuis deux ans pour contracter un contrat de bail sur le terrain en question », explique la source judiciaire. L’ancien président de la commission défense du Conseil supérieur de la Transition jouit d’une réputation sulfureuse dans le milieu politique et, à quelques reprises, avait déjà eu maille à partir avec les forces de l’ordre et la Justice, à cause de ses actions politiques, justement.
L’homme jouit, également, d’une certaine image négative auprès d’une frange de l’opinion, à cause de certains dossiers brûlants et flous, notamment, pour le rôle qu’il aurait joué durant la révolution Orange de 2009 et la période transitoire. Le placement en détention préventive de l’ancien membre de la Chambre haute de la Transition, n’a pas laissé l’opinion indifférente. La publication de l’affaire sur les réseaux sociaux, notamment, n’est pas passée inaperçue. Selon leur penchant politique, les réactions des internautes oscillent entre jubilation et irritation.
Contacté sur les motifs de l’arrestation et du mandat de dépôt prononcé contre Alain Ramaroson, ses compagnons politiques ont confirmé les faits rapportés précédemment, mais indiquent que « l’éventualité que l’affaire revêt, aussi, des dessous politiques, n’est pas à écarter ». La source judiciaire affirme, toutefois, « qu’il n’y a aucun lien avec la politique. Il s’agit juste d’un simple délit de droit commun ».
Si les commentaires vont déjà bon train sur le web, la détention provisoire d’Alain Ramaroson ne veut pas, pour autant dire, qu’il est coupable de « faux et usage de faux ». La Justice entame l’enquête au fond. Le verdict du juge, à l’issue du procès, qui s’ensuivra définira de sa culpabilité ou non.
Garry Fabrice Ranaivoson