Arrêtés à Andilamena en 2014 pour avoir enlevé quatre enfants d’une même famille, sept détenus seront transférés à Tana.
L’affaire sur l’enlèvement et la séquestration de trois enfants d’une même famille à Andilamena Ambatondrazaka, a été conduite devant la Cour criminelle ordinaire (CCO), au palais de justice à Anosy hier. Après le dessaisissement du tribunal d’Ambatondrazaka, c’est celui d’Antananarivo qui fait le procès. Ni les parents des victimes, ni les prévenus, n’ont comparu à l’audience, hier.
L’audience est de ce fait reportée à la prochaine session de la CCO qui aura lieu à partir du 29 août. Afin de permettre la tenue effective de l’audience, la cour a décidé du transfert à la maison de force de Tsiafahy, ou à la prison d’Antanimora, des sept prévenus, placés en détention préventive depuis le mois d’août 2014, à la maison centrale d’Ambatondrazaka. Parmi les personnes incriminées figurent une femme, dont la maison à Tsarahonenana Andilamena, a fait office de lieu de séquestration des quatre enfants enlevés.
Les victimes sont issues d’une famille qui peine à subvenir à ses besoins. Leur captivité a duré près d’un mois, et ce sont des enfants amaigris, très affaiblis qui ont retrouvé la lumière du jour, après avoir été jetés et séquestrés dans une fosse, où ils ont subi les pires atrocités.
Arrachés à leurs parents, les quatre enfants avaient d’abord été gardés chez la femme, résidant à Tsarahonenana Andilamena. Pour mieux brouiller les pistes, les ravisseurs ont changé de planque, pour les séquestrer dans la fosse, à 15 kilomètres du chef lieu de la commune d’Andilamena, dans le village d’Amboasaritsimitombo.
Calvaire
Alors que les parents des victimes commençaient à baisser les bras après de vaines recherches, l’un des captifs, un garçonnet, qui avait à l’époque 11 ans, a réussi à s’échapper.
Après une longue marche et des jours d’errance, le gamin, sur le point de flancher, a raconté son calvaire à une personne, qui l’a ensuite laissé aux bons soins d’un militaire, celui-ci l’a ensuite conduit à l’hôpital, puis prévenu la gendarmerie.
Rôdant aux abords de Tsarahonenana Andilamena, à la recherche de l’enfant qui a réussi à s’enfuir, un premier suspect s’est fait cueillir. L’ayant reconnu, le garçonnet l’a signalé aux gendarmes.
Lorsque les enquêteurs lui ont tiré les vers du nez, le suspect les a menés à Amboasaritsimitombo, où les trois autres enfants avaient été séquestrés dans une
fosse. Dans leurs témoignages, ces derniers ont dénoncé des privations de nourriture. Les ravisseurs leur auraient donné des matières fécales à manger.
Trois autres suspects, se sont fait coincer lorsque la planque a été découverte. Trois autres arrestations ont suivi.
Informés de la remise en liberté des enfants grâce aux médias, les parents des
quatre enfants se sont présentés à la gendarmerie. Avec l’aide du gouvernement, ils ont pu regagner leur village natal, dans les brousses d’Antsirabe. Traduits devant le parquet, les sept personnes arrêtées, ont été, quant à eux, placées sous mandat de dépôt.
Seth Andriamarohasina