Les tribunaux administratifs ordonnent la tenue de nouvelles élections dans douze communes. Deux grandes villes sont concernées, à savoir, Moramanga et Fénérive-Est.
À refaire. Cinq des six tribunaux administratifs ont proclamé officiellement les résultats des élections communales dans leur province de compétence respective. En attendant celui de Toliara, les tribunaux administratifs de quatre provinces ont, toutefois, ordonné de nouvelles élections dans douze communes.
« En cas de décision d’annulation, s’il a été prouvé que les faits constitutifs d’irrégularités ou que les opérations contestées ont altéré la sincérité du scrutin et modifié le sens du vote émis par les électeurs, le tribunal ordonne la tenue de nouvelles élections », prévoit l’alinéa 3 de l’article 300 de la loi sur les ressources des collectivités territoriales décentralisées (CTD). Les juges administratifs se sont ainsi exécutés, notamment, dans la province de Toamasina qui compte huit convocations de nouvelles élections, dont les deux grandes villes où une annulation totale des votes est prononcée, autre motif pour la tenue de nouvelles élections.
Les candidats dans les communes urbaines de Fénerive-Est et Moramanga devront alors de nouveau en découdre lors de nouvelles élections dont le calendrier reste à définir. Selon les explications, pour la capitale de la région Analanjirofo, les troubles qui ont concerné presque tous les bureaux de vote qui ont, fortement, retardé le dépouillement des voix après le vote, ont décidé le tribunal administratif de Toamasina à prononcer l’annulation totale des opérations électorales.
« Si la règle impose que les décomptes se fassent immédiatement après la fermeture des bureaux de votes, à Fénerive-Est, cela ne s’est fait que plusieurs heures après. Certains dépouillements n’ont été conclus qu’à 5 heures du matin », explique une source avisée. Pour la commune urbaine de Moramanga, les juges ont décidé l’annulation totale en considérant plusieurs motifs, dont l’usage de tickets carburants, destinés à la collecte des ordures, détournés par une liste de candidats pour leurs véhicules de propagande.
Serré
De nouvelles élections devront aussi se tenir dans une autre commune rurale sise dans la région Analanjirofo, deux communes rurales de la région Atsinanana, quatre autres dans la région Alaotra Mangoro, une dans la région Vatovavy Fitovinany et une autre dans la région Ihorombe. La région Analamanga connaîtra également son lot de nouvelles élections dans deux communes rurales, dont celle d’Alarobia-Ambatomanga. Des annulations partielles de vote dans cette circonscription ont été décidées par le tribunal administratif d’Antananarivo. Le faible écart entre les deux listes en tête des résultats provisoires, à savoir trois voix, a vraisemblablement, modifié le sens du vote.
« Lors du contrôle des procès-verbaux des bureaux de vote et des sections de recensement matériel des votes, le Tribunal administratif, en l’absence de tout recours, peut se saisir d’office lorsqu’il estime qu’il y a eu violation des dispositions législatives ou réglementaires, ou pour d’autres motifs d’ordre public », dispose l’alinéa 2 de l’article 300 de la loi sur les CTD. Le tribunal administratif de Fianarantsoa pourrait avoir considéré cette disposition sur les résultats officiels de la capitale du Betsileo. De prime abord, en effet, une réduction de l’écart entre la liste « Hery vaovao ho an’i Madagasikara » (HVM) et celle du groupe des partisans de Andry Rajeolina (Mapar), est constatée.
Si les résultats provisoires donnent 296 voix d’écart entre les Bleus et les Oranges, avec respectivement, 36,82% et 35,74%, les résultats officiels à Fianarantsoa réduisent l’écart entre les deux listes à quatre-vingt-six voix, avec environ 36,3% pour le HVM et 36,02% pour Mapar. Un score serré qui ne change pas le sens du vote, certes, mais la source informée indique que « les juges de Toamasina ont ordonné de nouvelles élections dans la commune du district de Vavantenina, car à l’issue des annulations, le score était trop serré pour départager objectivement les candidats ».
Quoi qu’il en soit, les juges administratifs ont statué et leur décision s’impose à tous. La Ceni-T reprendra alors du service pour l’organisation des élections à refaire. Il lui faudra d’abord, trouver les fonds nécessaires, ensuite rectifier les défaillances constatées autour du vote du 31 juillet et mettre tout le monde d’accord. Au lieu de trancher définitivement les litiges électoraux, les élections partielles lors des législatives de 2013 ont, au contraire, créé de nouvelles tensions dans les localités concernées.