L’élevage caprin dans les régions Sud de la Grande île a des potentiels inexploités.
La modernisation de la filière est un atout économique pour de la région.
Vers un élevage moderne axé sur le marché. « Le système d’élevage caprin des régions de Sud et Sud-Est reste encore traditionnel », comme l’a confié Johanna Sibbert, conseillère technique du Deutsche Gesellschaft fur Internationale Zusammenarbeit (GIZ). Un faible recouvrement sanitaire et un manque d’application de mesures prophylactiques, comme la vaccination et le traitement des parasites internes et externes sont souvent constatés. Ce qui explique un taux de mortalité de 60% des chèvres en bas âge.
On constate aussi des lacunes comme l’absence de loi qui régit la traçabilité de l’élevage caprin, ainsi que le non respect du plan de gestion des terroirs comme la superficie agricole ou l’aire de pâturage. L’insuffisance d’infrastructure d’abattage et le manque de suivi dans la commercialisation des produits sont les points noirs de cette filière.
Trois axes d’interactions ont été instaurés dans le but de pallier ces problèmes : l’amélioration de l’accès au service vétérinaire, la garantie de la traçabilité de chaque bête, ainsi que la mise en place d’une législation régissant la filière caprine.
Transformation
Dans le cadre de son intervention dans cette chaîne, la GIZ fait comprendre aux ménages de ces localités, l’avantage de s’orienter vers un élevage moderne axé sur le marché pour améliorer leurs revenus. « Ainsi, les cinquante mille chèvres de ces ménages ont aujourd’hui été vaccinées et déparasitées pour lutter contre leur mortalité et garantir une continuité de la production », a expliqué Johanna Sibbert. Chaque éleveur a été aussi doté d’un cahier d’élevage et formé à son utilisation pour la traçabilité de son cheptel. La prochaine étape sera la mise à niveau en matière de conduite d’élevage et d’alimentation pour le respect des normes et d’hygiène en la matière. « Des négociations avec des collecteurs locaux sont actuellement en cours pour mieux organiser la vente et le circuit économique de la chaîne », a-t-elle poursuivi.
Aussi, pour valoriser ce potentiel que détient cette chaîne, le projet a également formé une trentaine d’éleveurs à la transformation de viande caprine et du lait de chèvre pour le fromage. « C’est une première dans la région si bien qu’une unité de transformation est déjà actuellement ouverte à Ambovombe, Région Androy, pour une première commercialisation au niveau local », a-t-elle conclu.
Rado Andriamampandry