Le WWF appuie plusieurs villages de pêcheurs sur le littoral sud. Ainsi, il s’occupe de la désalinisation de l’eau de mer et de l’installation de chambres froides.
Le Fonds Mondial pour la Nature (WWF) qui mène un programme de protection de la nature et de l’environnement a le vent en poupe dans le littoral Sud de l’Île. Depuis deux ans, il mène des projets innovants visant à résoudre le problème d’approvisionnement en eau potable ainsi que celui de la conservation des produits de mer des pêcheurs.
Ainsi, trois constructions d’unité-pilote de dessalement d’eau de mer à faible impact environnemental et potentiellement alimentées à 100% en énergie solaire ont été implantées dans les communes de Beheloke, Tariboly et Besambay toutes dans le district de Toliara II.
« L’unité de traitement d’eau saumâtre a une production d’eau potable de 650
litres par heure et fonctionne dix heures par jour, ce qui correspond à une production quotidienne de 6 500 litres. L’eau dessalée représente une solution pour pallier le manque chronique d’eau dans cette région », explique Gaëtan Tovondrainy chef de projet WWF-Toliara.
Selon toujours ce responsable, le système employé est l’osmose inverse qui est totalement autonome : pas besoin de réseau électrique ou d’autres sources d’énergie. L’évaporation s’effectue grâce au soleil (solaire thermique) et le petit peu d’électricité indispensable, en particulier, pour faire fonctionner l’électronique qui commande le système (gestion de l’alternance des périodes d’évaporation et de condensation) est fourni par un petit capteur solaire (photovoltaique).
Le prix d’un dessalinisateur est de 120 millions d’ariary et l’eau est vendue au consommateur à 250 ariary par bidon, l’argent collecté étant utilisé pour l’entretien et la maintenance des machines. Ces unités de production sont gérées par un comité villageois.
« Depuis l’existence de ce dessalinisateur chez nous nos enfants ne tombent plus malades comme avant car l’eau que nous buvons actuellement est purifiée et ne comporte aucun risque » affirme Germaine Tsihoala, une villageioise.
Conservation
Le secteur de la pêche concerne près de 18 000 pêcheurs et des personnes travaillant dans des activités induites (mareyeuses, artisans, transport, construction de pirogues etc.). Un des handicaps est, notamment, l’absence de chambres froides sur les sites de pêche. Ce qui empêche la conservation des produits halieutiques et réduit le pouvoir de négociation des pêcheurs contraints de céder leurs produits des prix sacrifiés.
Ainsi, la semaine dernière, le ministre de la Pêche et des ressources halieutiques, Gilbert François, a procédé à la pose de la première pierre de la chambre froide de la commune d’Itampolo, district d’Ampanihy.
Francis Ramanantsoa