Le FMI parvient à un accord de principe avec le gouvernement malgache pour la Facilité de crédit rapide de 47,4 millions de dollars. Il est assorti d’un premier programme de référence sur lequel sera jugé le gouvernement au mois de mars.
Le gouvernement passe le premier test. Le Fonds monétaire international (FMI) annonce dans un communiqué être arrivé à un accord de principe avec Madagascar. Il concerne l’octroi d’une Facilité de crédit rapide (FCR) de l’ordre de 47,4 millions de dollars qui s’étale sur six mois.
Mais le dossier devra d’abord être validé par le conseil d’administration de cette institution de Bretton Woods prévu en novembre. Cependant, si l’aboutissement de la FCR a déjà été plus ou moins attendu, l’avènement d’une sorte de programme provisoire appelé « Programme de référence » qui s’étale sur six mois, constitue un des points forts de cet accord. C’est une sorte d’examen que la partie malgache devra passer pour espérer décrocher la Facilité de crédit élargi (FCE), qui donnera définitivement à Madagascar le statut de pays sous programme du FMI.
« Sur la base de ces politiques macroéconomiques et structurelles, les autorités malgaches et le FMI ont convenu, de surcroît, d’un Programme de référence, couvrant la période allant jusqu’à fin mars 2016. La mise en œuvre réussie de ce Programme consolidera la stabilité et la viabilité économique et financière de Madagascar et contribuera à catalyser l’aide extérieure. Elle jettera les bases d’un accord au titre de la Facilité Élargie de Crédit (FEC) », indique un communiqué diffusé par l’Institution après la fin de la mission lundi.
Le plus dur reste donc à faire pour le gouvernement. Même si le mot « recommandation » n’est cité nulle part dans le communiqué, l’obligation de résultats est évidente. Comme il fallait s’y attendre, sous le langage diplomatique utilisé dans le communiqué, les réformes et les objectifs attendus de la part des dirigeants, nécessitent des mesures draconiennes. Elles sont principalement axées sur deux points, dont l’augmentation des recettes fiscales et l’optimisation des dépenses publiques.
« Ces objectifs sont reflétés dans les grandes lignes du budget 2016 telles qu’elles ont été discutées avec les autorités. De nouvelles mesures ayant pour but de renforcer l’administration fiscale seront concentrées sur un meilleur respect des obligations et de la loi, une meilleure prévention des cas de fraude, la réduction des exonérations fiscales et douanières et la problématique du large secteur informel », poursuit le communiqué.
Une annonce qui n’est pas du tout pour rassurer l’opinion publique et le milieu économique du secteur formel en général. En six mois, le gouvernement dispose d’une faible marge de manœuvre pour espérer élargir l’assiette fiscale afin d’éviter de taxer davantage les contribuables qui renflouent déjà les caisses de l’État.
Même si le ministère des Finances et du budget (MFB) réfute la création de nouvelles taxes, l’élargissement du champ d’application du Droit d’accise, l’instauration du minimum de perception sur les salaires les plus bas ou la révision à la hausse des taxes et droits sur des produits d’importation, sont des mesures qui font très mal aux ménages.
Arrêt des subventions
Au niveau des dépenses, l’assainissement et l’optimisation impliquent l’arrêt progressif ou définitif des différentes subventions. À commencer par celles sur le carburant qui devront arriver à un retour à la vérité des prix à la pompe que le ministère de tutelle a déjà prévue pour ce mois d’octobre. Le FMI est également exigeant concernant le remboursement des arriérés de l’État et des sociétés d’État, notamment la Jirama, vis à vis des opérateurs.
« Dans le but de maitriser les transferts aux entreprises publiques, les autorités, avec le soutien de la Banque Mondiale, continueront de travailler sur les problèmes rencontrés par la Jirama et Air Madagascar. Avec l’assistance technique du FMI, les autorités développeront également un cadre de suivi des arriérés et la poursuite de leur remboursement », précise le communiqué.
Le communiqué a également donné davantage de détails sur les mesures prises récemment au niveau de la Banque centrale. Il s’agit de l’instauration d’une nouvelle valeur de référence pour l’ariary sur le Marché interbancaire de devises (MID). Si l’on se réfère aux explications du FMI, outre le souci d’une meilleure transparence, la mesure était également accompagnée d’un arrêt des opérations de rachat par la BCM sur le MID. Ces opérations avaient instauré un écart de 8% entre le cours moyen pondéré du MID et le taux du marché. Le rattrapage explique donc en partie le glissement assez brutal observé il y a quelques semaines.