Approbation. Dans le point 7 d’un communiqué de quatre pages, le Conseil de paix et de sécurité (CPS), de l’Union africaine (UA), a clairement indiqué son soutien au mémorandum de stabilité. Un document initié par Hery Rajaonarimampianina, président de la République.
« Le Conseil exhorte les acteurs politiques malgaches à faire preuve d’engagement politique nécessaire en vue de consolider les avancées enregistrées et de surmonter les défis auxquels leur pays est confronté. À cet égard, et prenant note de la décision de la HCC [Haute cour constitutionnelle] du 12 juin 2015, le Conseil encourage les acteurs malgaches à s’accorder rapidement sur la signature d’un Mémorandum visant à promouvoir la stabilité nécessaire au relèvement socio-économique de Madagascar et au renforcement de ses institutions démocratiques », rapporte le communiqué de la réunion du CPS qui s’est tenu lundi à Addis-Abeba.
Ce paragraphe fait suite à un constat qui relève la mise en accusation pour déchéance du chef de l’État en mai. Au regard de la missive publiée, hier, le CPS prend clairement position en faveur du président de la République. Un soutien qui intervient quelques jours avant l’ouverture d’une session extraordinaire de l’Assemblée nationale.
Premier rendez-vous de la Chambre basse, après celle de mai et juin, bousculé par les deux frondes successives des députés contre l’Exécutif, cette session extraordinaire devrait donner une idée de la teneur des relations entre Tsimbazaza et Iavoloha. Entre temps, il y eut, en effet, les tractations autour du pacte de responsabilité proposé par Hery Rajaonarimampianina. Le pacte de non agression du chef de l’État est donc, adoubé par le CPS. L’UA devrait logiquement suivre cette position et pareillement pour le reste de la communauté internationale.
Crise
Les membres de l’Assemblée nationale pourraient, cependant, ne pas partager ce point de vue. Pour eux, le pacte de responsabilité implique une concertation et la recherche d’un consensus, et non d’une proposition unilatérale. S’il fait l’objet des feux croisés des critiques de l’opinion nationale, Hery Rajaonarimampianina bénéficie, visiblement, d’un appui international solide, notamment, sur le plan politique. Il semble que pour la communauté internationale, l’objectif est d’éviter que le pouvoir ne vacille à nouveau, au risque d’anéantir leur effort pour le retour de Madagascar à l’ordre constitutionnel.
Le long communiqué ne manque ainsi pas de vanter les efforts des responsables étatiques en matière de réconciliation nationale, entre autres. Outre la stabilité de la Grande île, la stabilité de la région océan Indien et ses voies maritimes stratégiques semblent aussi en jeu. Deux paragraphes de la missive soulignent l’engagement de la Réforme du secteur sécurité (RSS). Un autre aborde l’ajustement du mandat du bureau de liaison de l’UA à Madagascar, pour élargir sa compétence à la région océan Indien.
Quelques lignes du communiqué indiquent, par ailleurs, que Madagascar n’est pas entièrement sortie de la crise. Raison probable de la présence d’une délégation de la Communauté des États d’Afrique austral à Madagascar (SADC). Après une rencontre avec le docteur Leonardo Simao, chef de délégation de la SADC, par exemple, Marc Ravalomanana, ancien chef d’État a scandé qu’il n’a nullement l’intention de s’en prendre au président de la République. En attendant qu’il puisse convaincre les bailleurs, pour réellement booster l’économie, l’UA semble vouloir bétonner le statut politique de Hery Rajaonarimampianina. En conclusion, le CPS « décide de rester activement saisi de la question ».