Les filles mineures qui ont commis un délit, le font aux dépens des centres d’accueil indépendants. Le centre «Avoko» à Faravohitra, est actuellement en difficulté.
Incarcérées nulle part. L’État ne possède aucun centre de détention, pour les filles mineures incarcérées. Après avoir commis un crime, un vol, un trafic,…celles-ci doivent dépendre des centres d’accueil indépendants et des ONG qui se chargent de leur réinsertion sociale et professionnelle.
« Après le verdict du juge des enfants, l’accusée mineure est placée dans les ONG, pour purger sa peine ou attendre le jugement, pour celles qui ne sont pas encore jugées, mais elles sont rares », a déclaré, hier, un responsable de la communication auprès du ministère de la Justice. Et lui d’ajouter qu’au cas où aucun centre ne les accueillerait, les filles détenues sont incarcérées avec les femmes adultes à la prison d’Antanimora.
L’on peut imaginer la cohabitation surtout que le quartier des femmes est trop étroit et il est donc difficile de séparer les détenues mineures et les adultes. « Les femmes adultes et les filles mineures y sont traitées de la même manière. À ma connaissance, les jeunes filles qui ont commis un délit, nécessitent une réinsertion particulière, pour qu’elles puissent avoir un meilleur avenir », estime une volontaire qui œuvre auprès des femmes détenues d’Antanimora.
À l’aide
Les garçons, eux, disposent de deux centres de détention dont l’un à Antanimora et l’autre à Anjanamasina. De plus ceux qui approchent l’âge de la majorité bénéficient des appuis des donateurs pour leur éducation, santé, nutrition et formation professionnelle.
La situation empire pour les jeunes filles en détention, car le centre «Avoko», un de ceux qui les accueillent à Faravohitra, a fermé ses portes depuis plusieurs mois.
« Une partie du bâtiment d’accueil menace actuellement de s’écrouler à cause de sa vétusté et le site n’est plus clôturé. À cela s’ajoute l’insalubrité aggravée par l’absence d’eau potable. Pire, le centre est actuellement endetté, car il ne dispose pas de source d’argent continue », a révélé la directrice, hier, au Centre de Presse Malagasy à Antsakaviro.
Le centre pouvait accueillir une cinquantaine de jeunes filles, qui y sont placées pour cas pénal et cas social. Selon sa directrice, Ivelohanta Razafindrasoa, les filles du centre sont actuellement placées dans d’autres centres d’accueil à Behoririka et à Ambohidratrimo. Elles sont ainsi hébergées avec d’autres enfants qui ne sont pas dans la même situation qu’elles.
La directrice appelle les personnes, les institutions et les bailleurs, à contribuer à la réouverture du centre «Avoko», créé en 1963. La responsable interpelle également l’État d’appliquer le décret relatif aux droits des enfants. Ceci indique que « l’État doit payer 1 000 ariary par enfant par jour ou 30 000 ariary par mois».