L’enquête sur la suspicion de détournement de fonds dans la commune d’Ambohimahamasina, est close. Les prévenus, dont un maire et un directeur auprès du ministère de l’Intérieur, seront déférés devant la Chaîne pénale, ce jour.
Inculpation. Les enquêtes conduites par le Bureau indépendante anti-corruption (Bianco) sont bouclées et le dossier sur l’affaire de suspicion de détournement de deniers publics dans la commune rurale d’Ambohimahamasina, sise dans la région Haute Matsiatra, sera transmis à la Chaîne pénale anti-corruption (CPAC), 67ha, ce jour.
Des informations indiquent que sur le banc des prévenus se trouvent, notamment, le maire de la collectivité territoriale décentralisée (CTD), et un directeur auprès du ministère de l’Intérieur et de la décentralisation. « Plusieurs entrepreneurs », figureraient, également, sur la liste des personnes inculpées. Outre le détournement de deniers publics, « favoritisme, usage de faux en écriture publique, abus de fonction et détournement de capitaux » seraient les charges retenues contre ceux qui seront déférés devant la CPAC.
Une somme de plus de 396 millions d’ariary détournée est en jeu dans l’affaire d’Ambohimahamasina. À en croire les informations communiquées par une source avisée, cependant, d’autres communes rurales, ont aussi, fait l’objet de malversation par des responsables au sein de l’administration publique et des opérateurs économiques. Outre la localité de la région Haute Matsiatra, les enquêtes concernant des soupçons de détournement dans ces autres CTD sont toujours en cours.
Il est alors probable, que l’argent public détourné s’élève en milliards d’ariary. Pour en revenir à Ambohimahamasina, « certaines personnes concernées dans cette affaire n’ont pas encore été auditionnées bien qu’ayant été régulièrement convoquées », souligne la source avisée.
Préjudice
Le Bianco a déclenché son enquête, vers la fin de l’année 2015 « suite à plusieurs doléances ». Les coupures de presse rapportent « une note de vérification », rédigée par trois inspecteurs généraux d’État. Un document où Solonandrasana Olivier Mahafaly, Premier ministre, ministre de l’Intérieur, à l’époque et Claudine Razaimamonjy, opératrice économique, proche d’Iavoloha, sont accablés de manière nominative par le maire d’Ambohimahamasina.
Des indiscrétions laissent entendre, que l’acolyte de la présidence ferait partie des personnes qui ne se seraient pas encore présentées au bureau d’Ambohibao. Par ailleurs, aucune information sur une éventuelle implication du chef du gouvernement n’est distillée. Ce dernier n’a de cesse d’affirmer n’avoir rien à voir dans cette malversation financière. Un directeur auprès du département de l’Intérieur se trouve, en tout cas, au banc des prévenus.
Pour défendre « l’intégrité » de ce ministère, des responsables ont affirmé, lundi, qu’« en matière de subvention, le rôle du ministère prend fin au transfert des fonds dans le compte de la commune (…) ». Afin de bétonner ses affirmations, l’autorité ministérielle table sur des dispositions de la loi sur les ressources des CTD qui prévoient que : « Le chef de l’Exécutif [des CTD] peut prendre toute décision concernant (…) la passation et l’exécution et le règlement des marchés de travaux (…) ».
La source proche du dossier souligne, cependant, que « le paiement [des 396 millions d’ariary] n’a fait l’objet d’aucune procédure régulière de passation de marché public et les travaux réalisés ne représentent même pas le cinquième de la somme débloquée ». Un constat du Bianco qui conforte « la note de vérification », des trois IGE.
Garry Fabrice Ranaivoson