Les porteurs du VIH s’accroissent. La majorité d’entre eux ont été localisés à Antananarivo.
Six cents nouveaux séropositifs ont été détectés durant le premier semestre de cette année. La plupart de ces cas ont été localisés à Antananarivo, selon le Dr Miaro-Zo Andrianoelina, chef de projet au sein du Conseil national de lutte contre le SIDA (CNLS). « C’est parce que la plupart des centres de dépistage se trouvent à Antananarivo. Mais il faudra aussi préciser que cette maladie recouvre déjà tout Madagascar, du Nord au Sud », souligne-t-elle. C’était, hier, dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de la lutte contre le sida au parvis de la tour Orange à Ankorondrano.
Parmi ces cas, il y a des séropositifs, encore bien portants. D’autres sont déjà des sidéens. « Ils bénéficient des soins nécessaires », rassure ce médecin. Les statistiques du CNLS montrent que les personnes séropositives et/ ou sidéennes ne cessent de s’accroître. En 2014, il y avait mille malades sous traitement. En 2015, ils étaient mille quatre cents et actuellement, ils sont deux mille. « C’est vrai qu’il y a eu une légère augmentation des personnes qui ont effectué le dépistage, mais nous réalisons aussi que généralement, les nouveaux infectés se multiplient », enchaîne le Dr Miaro-Zo Andrianoelina.
Cinq mille décès
Les pratiques sexuelles expliqueraient pourquoi le SIDA gagne du terrain. « On pense que le Vih/Sida ne touche pas que les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes, mais il y a aussi de jeunes couples normaux, hommes et femmes, qui en sont également infectés, en pratiquant une relation sexuelle via l’anus », explique toujours ce médecin. La transmission du Vih/Sida est, par ailleurs, multiple : par voie sexuelle, par inoculation directe du sang, pendant la grossesse, l’accouchement et l’allaitement.
Madagascar est en retard dans la lutte contre le Sida. Il n’y a que trois cent mille personnes par an qui se font dépister. Ainsi, plusieurs malades, ne connaissant même pas leur état de santé, peuvent transmettre la maladie à leur insu. Cinq mille personnes meurent de cette maladie, chaque année.
Au niveau mondial, il est considéré comme une maladie qui peut être traitée comme toutes les autres maladies. La grande majorité des populations connaissent leur état et les malades sont déjà traités. D’où, la baisse des financements alloués à la lutte contre la maladie, au niveau mondial. Cependant, le matériel de dépistage et les médicaments, dépendent presque en totalité, de l’appui des bailleurs. La société civile de la lutte contre le sida dans l’océan Indien sollicite une réelle politique de dépistage ciblant les populations
les plus exposées au VIH, l’accès aux examens biologiques de base sur tout le territoire malgache, l’accès efficient aux traitements antirétroviraux de qualité sur tout le territoire national, pour toute personne qui en aurait besoin.
Miangaly Ralitera