Dans la foulée des annonces des bailleurs de fonds traditionnels, et en attendant les nouveaux investisseurs étrangers, les opérateurs locaux ont annoncé des investissements à hauteur de 3,8 milliards de dollars, hier.
L’euphorie s’étend. Un secteur privé inhabituellement enthousiaste a fait part, hier, à Paris de sa volonté d’investir davantage dans la Grande île. Emportées par l’élan des annonces des aides publiques faites la veille, les entreprises déjà présentes à Madagascar et venues parti- culièrement nombreuses dans la capitale française pour la conférence des bailleurs et des investisseurs ne se sont pas contentées de vanter les conditions d’investissements prévalant dans la Grande île. Elles sont allées jusqu’à annoncer des investissements allant jusqu’à près de 4 milliards d’ariary à partir de 2017.
À entendre les différentes interventions des dirigeants d’entreprises, hier, au siège de l’Unesco, Madagascar est un pays où il fait bon d’investir. Et ce ne sont pas seulement le chef de l’Etat, le ministre chargé de l’Industrie, le directeur général des Impôts ou le directeur général de l’EDBM qui le disent. De Jean Claude Ratsimivony, président fondateur de Homéopharma, à Hassanein Hiridjee, président-directeur général du groupe Axian, en passant par Salim Ismaël du groupe Socota, Karim Barday du group Basan, Charles Giblain, président du Groupement des entreprises franches et partenaires (GEFP), Ny Fanja Rakotomalala, président de la Chambre des mines, ou Noro Randriamamonjiarison, présidente du Groupement des entreprises de Madagascar (GEM), tous ont mis en avant les atouts de Madagascar et les avantages à y investir.
Atouts réels
Les difficultés n’ont certes pas été occultées. « Nous avons des problèmes d’infrastructures, d’énergie et de transports », a clairement reconnu Noro Randriamamonjiarison. « Mais nos insuffisances sont autant de potentiels », a-t-elle ajouté pour mettre en avant les opportunités d’affaires existant dans la Grande île. Les autres chefs d’entreprise, eux, ont surtout mis en avant les atouts de Madagascar, comme certains régimes fiscaux favorables aux investisseurs étrangers, des ressources humaines dynamiques ou encore des ressources naturelles et foncières à profusion.
À travers les témoignages, tout aussi positifs les uns que les autres, quitte à passer sous silence les différends et autres litiges avec le gouvernement, l’idée était évidemment de convaincre les investisseurs étrangers à venir à Madagascar . Car « nous sommes convaincus que l’investissement étranger est la voie qui mène vers le développement », a souligné Noro Randriamamonjiarison dans son discours d’ouverture. « Venez, nous avons besoin de partenaires, de compétence, de savoir-faire », a-t-elle ajouté.
Le temps qu’a duré la conférence des bailleurs et des investisseurs, les opérateurs locaux semblaient vouloir exprimer leur confiance en l’administration Rajaonarimampianina. Et c’est ainsi que les annonces d’investissements se sont succédé à la mi-journée, hier, pour atteindre les 3,8 milliards de dollars. A titre d’exemple, Eiffage, dans le secteur de l’énergie annonce un investissement de 500 millions de dollars, tandis que le groupe Axian, par la voix de son patron, Hassanein Hiridjee, parle d’un investissement de 500 millions de dollars dans le secteur de l’infrastructure et de 250 millions de dollars dans le secteur de la télécommunication.
Lova Rabary-Rakotondravony